A partir de cette semaine et pour les six prochains mois, l’ensemble de son travail consistera en des réunions avec le comité de direction de la Confédération africaine de football (CAF). En arrivant ce week-end au siège de l’instance dirigeante du football africain, Ftama Samoura, déléguée générale de la FIFA pour l’Afrique, a emmené dans ses valises, Mario Gallavotti, directeur des commissions indépendantes de la FIFA. Ensemble, ils sont chargés de mener une mission d’audit profonde de la gestion de la CAF. Empêtrée dans des scandales à répétition, celle se voit mettre en tutelle en dépit des dénégations.

Elle porte désormais un symbole contingent. Désignée déléguée générale de la Fédération internationale de football amateur(FIFA) en juin dernier, la Sénégalaise Fatma Samouraest arrivée ce week-end au siège de la Confédération africaine de football (CAF) où elle entame une mission d’audit de la gestion financière de l’instance qui gère le football continental. Avec un agenda très chargé, la secrétaire générale de la FIFA n’a pas perdu de temps !

«La mission de la FIFA n’est pas là pour régler des comptes»

A peine a-t-elle foulé le sol cairote que la nouvelle déléguée générale de la FIFA a tenu deux réunions. D’abord, un conclave restreint avec le comité directeur de la CAF en présence de son président, le Malgache Ahmad Ahmad, sans doute pour crever l’abcès sur les questions qui fâchent. La réunion a ensuite été élargie aux autres membres de l’administration de la CAF. De l’aveu même de participants, l’ambiance des réunions était plutôt à la détente.

«La mission de la FIFA n’est pas là pour régler des comptes. Elle est là pour aider et soutenir le vaste programme de réformes en cours. Il faut sortir la CAF de la tourmente, afin que le football africain rayonne partout dans le monde», rassure Fatma Samoura. Et pourtant, la mission de la Sénégalaise ressemble à tout sauf à une réunion de civilités et de présentation. Avec un bataillon d’experts, l’émissaire de Gianni Infantino, président de la FIFA, va scruter pendant les six prochains mois la gestion décriée de la CAF.

A la tête de son équipe, Fatma Samoura devra mettre de l’ordre dans des domaines comme «la bonne gouvernance, l’organisation efficiente et efficace et la transparence des compétitions» organisées à l’avenir par la CAF. Sa désignation en juin dernier est inédite dans les annales du football mondial. Elle sonne comme une mise sous tutelle de la CAF, sur fond de règlement de comptes dans les arcanes du pouvoir du football mondial.

Succession de scandales

Et pourtant, en 2017, en prenant le relais d’Issa Hayatou, après son règne trentenaire à la tête de la CAF, son successeur Ahmad Ahmad s’est posé en chantre de la bonne gouvernance, ce qui a manqué à celui qu’il remplace. Deux ans plus tard, le président de la CAF est au centre d’une succession de scandales qui éclaboussent son instance d’accusations de corruption et de mauvaise gestion. L’affaire de la rupture d’un contrat avec Puma au bénéfice de Tactical Steel, une société française dont le dirigeant est proche d’Ahmad Ahmad.

D’ailleurs, c’est ce scandale qui explique la brève interpellation le 6 juin dernier à Paris du président de la CAF par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales(OCLCIFF). Peu après ce scandale, documents à l’appui de leur enquête, nos confrères BBC ont révélé un autre esclandre qui éclabousse la chemise d’Ahmad Ahmad. La chaîne britannique remonte un système de double paiement de notes de frais à Ahmad Ahmad pour des missions qu’il n’aurait pas effectuées. C’est pour mettre de l’ordre dans les procédures financières que Fatma Samoura arrive avec ses limiers. Lorsqu’elle rendra son rapport, ces pratiques seront d’un autre âge. 

Source: La Tribune Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée