Tunisie : Le front social s’apaise dans le Sud

Les manifestants avaient fermé le principal site de production de pétrole du pays

Le gouvernement Mechichi, installé début septembre, est parvenu le week-end dernier à trouver un compromis avec les sit-inneurs de Tataouine, qui ont fermé, depuis le 17 juillet, la vanne permettant l’écoulement de la majorité du pétrole tunisien produit au Sud.

Il s’agit de parfaire l’accord signé avec le gouvernement Chahed depuis 2017. Le gouvernement Mechichi promet d’étendre l’approche aux autres régions défavorisées, comme Kebili, Gafsa, Sidi Bouzid, etc. afin de réaliser les vœux de ces populations pour l’amélioration de leur situation.

Des négociations se sont poursuivies durant deux semaines entre une délégation gouvernementale et divers représentants de Tataouine, réunissant le comité du sit-in, le syndicat régional, les quatre députés de Tataouine et la société civile.

Les sit-inneurs ont insisté sur l’application immédiate de la clause de recrutement de 1000 ouvriers et cadres au sein de la Société de l’environnement, de plantation et de jardinage dans un délai ne dépassant pas une semaine après la reprise de production.

Ils ont également réclamé et obtenu que cette entreprise soit classée entreprise publique relevant du ministère de l’Agriculture. Il a été également question d’installer un Fonds régional de développement d’un capital de 80 millions de dinars (25 millions d’euros) pour aider les jeunes à créer des petites entreprises.

Lesquelles conditions ont reporté de quelques jours l’obtention d’un accord définitif. Entre-temps, des voix de la classe politique se sont élevées, sur les plateaux, pour refuser pareilles négociations avec des «intrus».

Ces voix, émanant essentiellement de la frange démocratique de l’opposition, ont déploré la perte de l’autorité de l’Etat et son prestige.

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Par contre, la délégation gouvernementale a insisté durant les négociations pour parvenir à un accord solide et qui peut être transposé sur d’autres régions. «Il s’agit d’installer le socle d’un nouveau modèle de développement régional, qui ne subit pas les tracas de la centralisation», remarque le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, un vieux routier de la scène syndicale.

Trabelsi assure que «l’Etat ne va pas attendre que d’autres régions imitent Tataouine et se soulèvent. Nous allons vers toutes les régions pour initier pareils programmes de développement régional». Du coup, il s’attend à ce que le bassin minier puisse reprendre rapidement sa production, bien que «cette région a d’autres spécificités socioculturelles qu’il faut prendre en considération», souligne Salem Abdelmajid, un ancien leader syndical.

Source:El watan/Mis en ligne:Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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