Tchad: quid du pré-dialogue de Doha après la mise à l’écart de Goukouni Weddeye

Des interrogations sur le pré-dialogue prévu à partir de dimanche à Doha, au Qatar, avec les groupes politico-militaires tchadiens. Jusque-là chargé des discussions avec ces groupes, l’ex-président Goukouni Weddeye a été écarté par les autorités de Ndjamena.

Après la mise à l’écart de Goukouni Weddeye, le rendez-vous qui doit ouvrir la voie à l’intégration des groupes armés au sein du futur dialogue national inclusif n’est pas menacé. D’ailleurs, le chef de la diplomatie tchadienne devait s’envoler ce jeudi matin pour Doha et poursuivre les discussions engagées par la médiation qatarienne.  

De source gouvernementale, on explique que cela fait déjà plusieurs semaines que Chérif Mahamat Zene a pris en main la préparation de cette rencontre et qu’il est logique qu’il relaie l’ancien président Goukouni Weddeye, dont la mission d’amener les politico-militaires à la table des négociations, est accomplie. Celui-ci a néanmoins fait part de sa surprise en apprenant sa mise en retrait.

Le Qatar aurait demandé à ce que les tractations se fassent avec une autorité étatique. D’où la mise en place de ce nouveau « comité spécial », formé de 25 membres, dirigé donc par le ministre des Affaires étrangères.

« Goukouni était l’homme qu’il faut »

Concernant ce changement d’interlocuteur, les groupes politico-militaires l’accueillent avec une certaine méfiance parce que la personnalité de l’ancien président, respecté de tous, avait permis de faire avancer les discussions. 

« Goukouni était l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Goukouni n’a aménagé aucun effort pour que le pré-dialogue soit une réalité. Malgré le travail, l’effort fourni par le président Goukouni, on le voit partir de cette manière-là à la veille de la rencontre, ça nous étonne. Est-ce que ça démontre quelque part les anguilles sous roche ? On ne sait pas, on attend et puis on va voir. Nous, on ne peut que prendre acte, nous sommes déterminés à participer et il faut que le dialogue soit sincère, il faut qu’il y ait une bonne volonté, et telle que c’est parti, nous craignons qu’il y ait d’autres objectifs non avoués derrière ça », estime pour sa part Mahamat Mahadi Ali, le chef du Fact.

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Un cadre d’un autre groupe joint ce jeudi matin estime que Goukouni Weddeye a été victime de « bisbilles » et qu’on a voulu « lui imposer des choses ». Néanmoins, s’il s’interroge sur la « viabilité » du rendez-vous de Doha, pas question de jouer la politique de la chaise vide. « Chacun mettra son dossier sur la table et on verra s’il y a un accord à la fin », ajoute ce responsable, qui pronostique que les tractations vont durer beaucoup plus longtemps que la semaine initialement prévue.

Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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