Le Mali va ouvrir une enquête sur les accusations de disparitions de ressortissants mauritaniens

Le gouvernement malien a réagi ce mercredi 9 mars aux accusations du gouvernement mauritanien sur des disparitions suspectes de Mauritaniens au Mali. A ce stade, dit le communiqué officiel, « aucune preuve ne met en cause les Forces armées maliennes », les Fama. « Une enquête sera ouverte », ajoutent les autorités maliennes. 

Mardi, dans un communiqué, le gouvernement mauritanien avait haussé le ton contre son voisin malien, accusant son armée de crimes « récurrents » sur son sol contre des citoyens mauritaniens. Le ministère mauritanien des Affaires étrangères a également convoqué l’Ambassadeur du Mali pour lui signifier « sa vive protestation ». Plusieurs dizaines de Mauritaniens sont portés disparus depuis plusieurs jours et des sources locales affirment qu’ils auraient été tués par des soldats maliens.

Le président de la Transition du Mali et le président de la Mauritanie ont eu un entretien téléphonique. Le colonel Assimi Goïta a exprimé à son homologue Mohamed Ould Ghazouani sa compassion sur le sort des ressortissants mauritaniens « disparus », mais, à ce stade, précise le communiqué du gouvernement malien « aucune preuve ne met en cause les Forces armées maliennes (Fama) qui respectent le droit humain et agissent toujours avec professionnalisme dans leur lutte contre le terrorisme ».

S’il est toujours difficile de retracer le fil des évènements, on en sait un peu plus sur leurs circonstances. D’après plusieurs sources locales, les Famas se sont déployées à l’Ouest, pour « sécuriser » la frontière mauritanienne. Qui est, rappelons-le, l’une des dernières ouvertes, puisque la Mauritanie ne fait pas partie de la Cédéao. 

Certains commerçants ou éleveurs expliquent que des sortes de couloirs de passage ont été mis en place, pour leur permettre d’aller de part et d’autre de la frontière. Des sources parlent de check-points entre Tombouctou et Nara. Et il serait dangereux, de s’aventurer en dehors de ces chemins balisés.

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Présence étrangère ? 

Les Famas ne seraient pas seuls dans cette région puisquils seraient assistés de leur nouvel allié, la société privée russe Wagner. Plusieurs sources sur place ont évoqué avoir vu des hommes blancs parlant russe. Deux sources sécuritaires françaises dans la région nous ont confirmé cette information.  

Le 1er mars, plusieurs dizaines de mercenaires russes accompagnés de Famas se sont rendus vers Nampala, non loin de la frontière mauritanienne. Des raids y ont été menés, faisant selon des renseignements français, une trentaine de victimes civiles et provoquant des déplacements de population.  

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D’après nos informations, les hommes de Wagner seraient aujourd’hui au nombre de 1 000 sur le territoire malien. Au cours du mois de mars, deux avions russes en provenance de Libye ont acheminé de nouveaux combattants.

Enquête ouverte

Pour le Mali, ces actes criminels sont destinés à porter atteinte aux relations plus que fonctionnelles entre les deux pays. C’est pourquoi une enquête est ouverte côté malien pour élucider la situation, précise le même communiqué officiel. Et les autorités maliennes s’engagent à rechercher les coupables de ces crime qualifiés d’« odieux », pour les traduire devant les juridictions compétentes.

Bamako entend renforcer assez rapidement la coopération entre les deux pays dans le domaine de la gestion de leurs frontières communes, mais également dans les domaines de la défense et de la sécurité des biens et des personnes. Une mission malienne de haut niveau se rendra rapidement à Nouakchott.

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La situation devient inconfortable pour le chef de l’État mauritanien, car l’affaire a beaucoup choqué l’opinion publique. Mardi, un sit-in a été organisé devant le ministère de l’Intérieur à Nouakchott.

Il faut reconnaitre que la frontière entre le Mali et la Mauritanie est ouverte, ce sont des pays voisins.

Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

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