Planning familial : les religieux africains y contribuent

En 2050, le continent devrait atteindre deux milliards et demi d’habitants, soit le double de la population actuelle. Or, il n’y a déjà pas assez d’écoles et d’hôpitaux sur le continent. Par ailleurs, la rareté de certaines ressources vitales comme l’eau et les terres arables créent des tensions dans certaines zones. Près d’un demi-milliard d’Africains vivent ainsi sous le seuil de pauvreté.

La bonne nouvelle : selon une nouvelle étude, les guides religieux tels que les prêtres ou les imams s’investissent à leur tour dans le contrôle des naissances.

Catherina Hinz est membre de l’Institut de Berlin pour la population et le développement qui a participé à l’étude dans 16 pays d’Afrique de l’Ouest. Elle note sur la DW que « Les organisations religieuses jouent un rôle clé dans le ralentissement de la croissance démographique en Afrique de l’Ouest car elles peuvent initier, mais aussi forcer, les changements culturels nécessaires. Elles peuvent ainsi promouvoir l’égalité des sexes, l’autodétermination sexuelle et l’acceptation du planning familial ».

Les guides religieux ont la côte

L’étude souligne que trois quarts des habitants d’Afrique de l’Ouest écoutent les guides religieux lorsqu’il s’agit de sujets tels que la contraception ou le nombre d’enfants.

Selon les chercheurs, ces leaders religieux pourraient ainsi contribuer de manière importante à renforcer la participation des femmes au planning familial ou à les informer sur les moyens de contraception.

Pour autant, de nombreuses organisations religieuses continuent de s’opposer aux moyens de contraception modernes. Selon une étude réalisée en 2013 par l’institut de recherche américain Pew, l’Afrique fait partie des continents où la contraception est particulièrement critiquée.

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Le clergé sénégalais engagé

André Gueye, évêque de Thiès au Sénégal, explique par exemple que les contraceptifs artificiels sont tabous pour son église, le clergé sénégalais, qui s’engage tout de même pour le planning familial.

« Surtout lors de la préparation des mariages des couples, indique André Gueye.  Nous leur disons : attention, vous avez un devoir imprescriptible de vous occuper de vos enfants sur tous les plans. Nous voulons que les parents et les couples arrivent à la conclusion que le nombre des enfants doit être proportionnel aux moyens de subsistance dont ils disposent. »  

Environ 36 millions d’enfants naissent chaque année au Sud du Sahara, deux fois plus qu’en Europe et en Afrique du Nord réunis.

Selon le fonds des Nations unies pour la population, l’Afrique a le taux de fécondité le plus élevé au monde. L’agence onusienne évalue à 21% en moyenne le nombre de femmes en Afrique subsaharienne qui désirent certes éviter une grossesse mais n’utilisent pas de méthodes contraceptives.

Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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