Les manifestants rejettent l’annonce des élections en Algérie

Des centaines d’Algériens ont manifesté mardi contre l’élection de décembre, en scandant: « Nous ne voterons pas tant que les hommes du régime ne seront pas limogés ».

Le vote prévu a mis en place une nouvelle phase de la confrontation entre les manifestants et l’État. Des manifestations de masse ont éclaté en février, forçant le président vétéran Abdelaziz Bouteflika à se retirer en avril, et ont continué chaque semaine depuis à exiger une purification plus complète de l’élite dirigeante.

Au printemps et en été, le gouvernement a arrêté une foule de hauts responsables pour corruption, mais il a également commencé à exercer davantage de pression sur les manifestants, arrêtant des dirigeants de l’opposition et déployant davantage de policiers lors de manifestations.

Le puissant chef de l’armée, le général de corps d’armée Ahmed Gaed Saleh, a demandé des élections pendant des mois, affirmant que c’était le seul moyen de sortir de l’impasse. Le président par intérim, Abdelkader Ben Salah, a annoncé dimanche que les élections se dérouleraient en décembre.

Depuis la démission de Bouteflika, moins de personnes ont assisté aux manifestations hebdomadaires mardi et vendredi, mais les manifestants qui ont défilé ont rejeté toutes les élections pour le moment, affirmant qu’il ne pouvait y avoir de vote juste pendant que la vieille garde conservait le pouvoir.

Que ce soit l’annonce de l’élection présidentielle dimanche, ou la présence accrue de la police lors des manifestations, réprimera les manifestations ou les rallumera, cela deviendra probablement évident au cours des défilés des prochaines semaines.

Les manifestants ont scandé mardi «Nous ne cesserons pas nos manifestations» et «Un État civil, pas d’État militaire», et ont exigé la démission de Ben Salah et du Premier ministre Noureddine Bedoui.

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Deux anciens premiers ministres, deux anciens chefs des services de renseignement, huit ministres et plusieurs hommes d’affaires influents ont été placés en détention après avoir été interrogés par des juges dans le cadre d’enquêtes anti-corruption.

Toutefois, deux personnalités de l’opposition, Karim Tabou et Lakhdar Bouragaa, ont également été arrêtés au cours des dernières semaines pour «avoir contribué à affaiblir le moral de l’armée».

Samir Belarbi, un militant de renom, a été arrêté lundi, ont indiqué deux avocats, sans toutefois obtenir une confirmation officielle du ministère de la Justice.

Source: Reuters Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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