Le G5 Sahel veut être mieux soutenu par l’ONU

Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré s’exprime lors de l’Assemblée générale des Nations unies, le 24 septembre 2019.
© Johannes EISELE / AFP

Les Etats du Sahel réitèrent à l’Assemblée générale de l’ONU leur demande d’un financement pérenne du G5 Sahel.

Les pays du G5 Sahel font face à des attaques répétées des groupes terroristes, comme le week-end dernier au Burkina Faso. Face à cela, la force militaire conjointe du G5 sahel peine à se déployer par manque de financement.

Lors du sommet extraordinaire de la Cédéao, le 14 septembre dernier au Burkina Faso, le président de la Commission de l’organisation sous régionale a ainsi demandé aux chefs d’Etat de mettre la main à la poche.

Ceux-ci se tournent désormais, une nouvelle fois, vers l’ONU pour obtenir une sanctuarisation du budget du G5 Sahel en le plaçant sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, consacré aux actions en cas de menaces contre la paix.

Mise sous tutelle onusienne ?

Boubacar Salif Traoré, spécialiste des questions de sécurité et de développement, estime que cette manœuvre vise à masquer la mise sous tutelle onusienne du G5 Sahel :

« Placer sous le chapitre VII, c’est un peu éviter de dire, qu’il faut transformer la force militaire du G5 Sahel en une force onusienne. C’est une question qui évite de dire que si nous n’avons plus les capacités et les moyens de continuer avec le G5 Sahel, transformons le G5 Sahel en une force onusienne. Je pense que c’est ce processus qui est enclenché. » 

Les chefs d’Etat du Niger, du Burkina Faso, du Tchad et du Mali affirment qu’ils subissent les conséquences de la guerre en Libye.

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Une guerre provoquée par les Occidentaux et c’est pourquoi ceux-ci souhaitent que la communauté internationale prenne ses responsabilités.

Blocage des Etats-Unis

 La mise sous le chapitre VII révèlerait ainsi l’échec du G5 Sahel, analyse Moussa Sidibé, spécialiste de la région.  

« Revenir à solliciter que cette force soit mise sous le chapitre VII est une véritable manifestation de l’incapacité de tous les acteurs, pas seulement des acteurs du Sahel, mais de tous les acteurs à mobiliser le nécessaire pour la mise en place de cette force. C’est pour dire qu’ils ont tout mis en œuvre pour la mise en place du G5 Sahel, mais qu’ils n’y sont pas parvenus. Mais les victimes restent quand même les pays du Sahel. »

Ahmedou Ould Abdallah, ancien secrétaire général adjoint des Nations unies, estime à l’inverse que c’est aux pays du G5 Sahel de résoudre ce qu’il considère comme un problème interne.

« La meilleure façon de combattre les terroristes ou tout autre adversaire est d’avoir un front intérieur uni et solide. Sinon, nous avons à peu près 30.000 soldats dans le Sahel. En quoi le chapitre VII peut-il faire la différence ? »

Soutenue notamment par la France, la pérennisation du budget du G5 Sahel sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies se heurte cependant au refus des Etats-Unis qui préfèrent le système actuel de coopération bilatérale.

Source: Deursche Welle/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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