Coronavirus: l’Ethiopie sort ses scanners et thermomètres pour rassurer à la veille du sommet de l’Union africaine

Les chefs d’Etats se réunissent ce dimanche 9 et lundi 10 février à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne où la compagnie aérienne nationale continue d’opérer des vols quotidiens vers la Chine.

Attention, rassemblement à haut risque… Addis Abeba vit à l’heure des derniers préparatifs du sommet de l’Union Africaine (UA) qui va réunir dans la capitale éthiopienne dimanche et lundi les chefs d’Etat du continent et plus d’un millier de participants.

Alors que le continent africain est très intimement lié à la Chine, avec son million de ressortissants chinois implantés là, la crainte du coronavirus s’impose doucement, même si aucun cas n’a été officiellement détecté. Pour continuer à surfer sur ce zéro cas, et rassurer les participants, des gardiens veillent donc autour de l’immense édifice qui accueille les réunions continentales.

A l’entrée du bâtiment principal du siège de l’Union africaine, Joseph Ofosu-Appiah scrute chaque allée et venue, sur son écran. Son scanner lui signale toutes les personnes dont la température est supérieure à 38,5 degrés. Une première donnée qu’un thermomètre digital – plus précis – lui permet ensuite de confirmer ou non. « La première mesure peut varier quand il y a du soleil, explique l’agent de sécurité. Sans compter que ceux qui sont habillés en noir absorbent la chaleur ». En cas de fièvre avérée, un centre spécial, crée au moment de l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest, a été rouvert sur place pour approfondir l’état de santé du fiévreux.

VIP testés

Les chefs d’Etat africains, attendus ce dimanche, n’échapperont pas à cette mesure dite de prévention. « Chaque personne, même VIP, sera testée », garantit le technicien de laboratoire de l’organisation. Une vingtaine de personnes sont d’ailleurs déjà déployées pour s’assurer que le coronavirus ne se propage pas lors de l’évènement qui va comme les années précédentes rassembler plus d’un millier de personnes.

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Joseph prend son poste tous les jours à 7 h 30 et le quitte à la fermeture. Mais « la machine reste allumée toute la nuit donc quand on revient on peut voir l’historique des passages nocturnes », garantit-il. Chaque matin et après le déjeuner, des employés versent également du liquide désinfectant sur les mains des visiteurs. C’est que dans la capitale éthiopienne, première porte d’entrée vers l’Afrique avec son aéroport international, le risque de contamination est estimé « élevé » même si pour l’instant aucun cas de coronavirus n’a été confirmé. Tous les échantillons sanguins de personnes suspectées se sont révélés négatifs au virus. Mais comme rien n’est exclu, en termes de diffusion de la pandémie, l’Ethiopie a reçu des kits de test ce samedi qui vont considérablement améliorer sa rapidité de diagnostic et éviter que ces examens soient effectués en Afrique du Sud.

Vols maintenus vers la Chine

La veille, l’institut de santé public éthiopien avait annoncé que tous les passagers arrivant à l’aéroport de Bolé en provenance de Wuhan seraient placés en quarantaine. Une mesure qui s’est faite attendre et reste de toute façon très en deçà des attentes de certains des états voisins. Le président Kenyan Uhuru Kenyatta a ainsi prié Ethiopian Airlines de suspendre tous ses vols vers la Chine comme les compagnies kényane, égyptienne ou marocaine. « Notre inquiétude en tant que pays n’est pas que la Chine ne puisse pas gérer la maladie. Notre plus grande crainte est que le virus se propage dans des lieux où les systèmes de santé sont plus faibles comme le nôtre », a-t-il expliqué au quotidien Daily Nation.

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La première compagnie d’Afrique a néanmoins décidé de maintenir ses liaisons quotidiennes. « Arrêter les vols pour la Chine ne va pas nous protéger du coronavirus, défend Mesay Shiferaw, le directeur des ressources humaines. Seuls quelques pays ont bloqué toutes leurs liaisons vers la Chine. Les gens continuent de voyager donc n’importe qui peut venir contaminer l’Afrique depuis l’Europe ou le Moyen-Orient. » La coordination et la coopération avec le gouvernement chinois et entre pays africains sont selon lui une priorité pour « améliorer le niveau de préparation » des pays africains.

Source: Le Monde Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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