Premier anniversaire du coup d’Etat au Mali

Nos soldats sont tués, on a plongé nos enfants dans l’ignorance, dans l’obscurantisme, le Malien a faim… », disait une manifestante malienne en juin 2020. À l’époque de nombreux Maliens descendaient dans la rue pour demander le départ du président IBK. Il sera poussé à la démission par les militaires quelques semaines plus tard.

Mais un an après, rien ne semble s’être beaucoup amélioré, estime le sociologue Tandjigora Fodié sur la DW. « Les mêmes problèmes qu’il y avait au départ du président IBK subsistent : l’insécurité, le front social et la soif de justice qui avaient été évoqués comme des maux qui minaient la société malienne », estime-t-il. « Donc jusque-là, ces maux subsistent malgré que le président IBK ne soit plus là. Il y a le front social qui est en ébullition, la grande corruption et la soif de justice. »

En effet, un an après les salariés sont toujours mécontents de leurs conditions de vie et de travail. Le gouvernement de transition fait notamment face au débrayage des enseignants syndiqués exigeant l’application d’une loi leur accordant une valorisation salariale.

Pas d’amélioration sécuritaire un an après la chute de IBK

Plus de 372.000 personnes sont déplacées à l'intérieur du pays selon les Nations unies.
Plus de 372.000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays selon les Nations unies.

Par ailleurs, peu de choses se sont améliorées sur le plan sécuritaire depuis la démission forcée d’IBK. Début août, plus de 50 civils ont été tués dans des attaques contre plusieurs villages de la région de Gao. Le week-end dernier trois soldats maliens ont été tués par une explosion de mine près de Ménaka. L’agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, comptabilise désormais plus de 372.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays.

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Des éléments qui font dire à Tandjigora Fodié que la « révolution est inachevée« . « Il n’y a pas eu de révolution ou de changement radical dans la manière de gouverner. Il n’y a pas eu de rupture comme l’a demandé le peuple », insiste le sociologue. Et  de poursuivre :  »Ce sont des actions inachevées, les attentes du peuple tombent à l’eau et cela crée des frustrations. Comme par exemple avec les nominations des militaires et de leurs proches à des postes dans l’administration. »

Pressions pour la tenue d’élections 

Le nouveau Premier ministre Choguel Maïga avait présenté fin juillet un plan d’action pour répondre à ces déficits. Mais respecter la date des élections prévue pour fin février 2022 semble difficile pour lui. La communauté internationale fait également pression de son côté pour le respect du calendrier électoral afin de permettre au Mali de renouer avec la démocratie.

Source: Deutsch Welle Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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