Un tribunal sud-africain décide que l’ex-finmin du Mozambique devrait être extradé vers les États-Unis

Un tribunal sud-africain a décidé mercredi que l’ancien ministre des Finances du Mozambique, Manuel Chang, devait être extradé vers les États-Unis, annulant la décision du ministre sud-africain de la Justice de l’envoyer dans son pays d’origine.

Les États-Unis et le Mozambique ont tous deux demandé l’extradition de Chang pour son rôle présumé dans un scandale de dette de 2 milliards de dollars au Mozambique, et un débat sur l’endroit où il devrait être inculpé est en cours depuis des années.

Chang, détenu en Afrique du Sud depuis 2018, nie avoir commis des actes répréhensibles.

En août et après un long délai, le ministre sud-africain de la Justice Ronald Lamola a décidé d’envoyer Chang au Mozambique, mais cela a été contesté devant les tribunaux par des groupes de la société civile qui ont fait valoir qu’une justice appropriée ne serait rendue qu’aux États-Unis.

Mercredi, la juge Margaret Victor a annulé la décision de Lamola, affirmant qu’elle était incompatible avec la constitution sud-africaine et que le tribunal n’a pas pu conclure qu’elle était rationnelle.

« La décision (…) est remplacée par la suivante : M. Manuel Chang doit être remis et extradé vers les États-Unis d’Amérique pour y être jugé pour ses infractions présumées », a-t-elle poursuivi.

Le ministère sud-africain de la Justice et l’avocat de Chang ont déclaré qu’ils commenteraient la décision une fois qu’ils auraient vu le jugement écrit.

Chang est recherché pour 2 milliards de dollars d’emprunts soutenus par l’État, qu’il a signés au cours de son mandat de ministre des Finances de 2005 à 2015, apparemment pour des projets couvrant la pêche au thon, le développement de chantiers navals et la sécurité maritime.

A LIRE AUSSI:   Covid-19 : le Portugal va envoyer un million de doses à ses anciennes colonies en Afrique

Cependant, des centaines de millions de dollars ont disparu, y compris sous forme de pots-de-vin, selon les autorités, alors que de nombreux avantages promis ne se sont jamais matérialisés.

Le gouvernement mozambicain n’a pas divulgué tous les prêts au parlement ou aux donateurs, y compris le Fonds monétaire international. Lorsque le montant total de l’emprunt a été révélé, les donateurs ont interrompu leur soutien au Mozambique et sa monnaie, le metical, s’est effondrée.

Source: Reuters Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

Sahara occidental : sans céder, le Maroc se dit déterminé à « tourner la page » du conflit

Read Next

RDC : 1.300 morts depuis l’instauration de l’état de siège dans l’est