Togo : « suspension » du processus électoral demandée par l’opposition

Malgré les initiatives de l’ONU et de la Cedeao pour rendre « crédible et transparent » le scrutin présidentiel de 2020, le processus est mal engagé.

Va-t-on revivre le même scénario que les fois précédentes au Togoquant à l’organisation et au déroulement des élections  ? La question mérite d’être posée au moment où de nombreux signes vont dans ce sens. Le premier à retenir : cette demande de plusieurs partis d’opposition de « suspendre » le processus électoral en vue de la présidentielle prévue en 2020. Pour rappel, l’archevêque émérite de Lomé (1992-2020), Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, avait appelé les opposants et la société civile à former une plateforme revendicative pour faire une série de recommandations au pouvoir en place. Plusieurs partis d’opposition, qui faisaient notamment partie de la coalition dissoute de la C14, ou l’importante organisation de la société civile Togo Debout y ont pris part, et ont demandé mardi la suspension du processus électoral. Néanmoins, les deux grands partis de l’opposition, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et le Parti national panafricain (PNP), qui étaient moteurs des nombreuses manifestations contre le pouvoir entre 2017 et 2018, n’ont pas répondu à l’invitation de l’archevêque.

Pour l’opposition, deux priorités : suspendre et ouvrir un dialogue

Au terme de deux jours de concertation, la plateforme d’opposition a également demandé l’ouverture d’un dialogue avec le pouvoir ainsi que la recomposition de la Cour constitutionnelle et le réaménagement de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). De son côté, une mission conjointe des Nations unies et de la Cedeao conduite par Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, était à Lomé cette semaine pour « travailler étroitement avec les institutions et voir comment nous pouvons nous rendre utiles pour assurer des élections crédibles et transparentes », a déclaré à la télévision d’État M.Chambas. La présidentielle se tiendra « au plus tôt le 19 février et au plus tard le 5 mars 2020 » au Togo, a indiqué fin octobre la Cour constitutionnelle.

A LIRE AUSSI:   Soudan : la santé et l’éducation privilégiées par le gouvernement de transition pour le budget 2020

Le président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père, devrait être candidat à un quatrième mandat, malgré de nombreux appels de l’opposition à la démission. Début mai, les députés togolais avaient voté une révision constitutionnelle qui permet non seulement au président Gnassingbé de se représenter en 2020 et en 2025 mais aussi de bénéficier d’une immunité à vie « pour les actes posés pendant les mandats présidentiels ».

Source: Le Point Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

Madagascar : les mystères de l’influence russe sur la présidentielle

Read Next

Guinée-Bissau : la communauté internationale inquiète à l’approche de la présidentielle