Soudan: un accord a été trouvé entre les militaires et l’opposition

©MORWAN ALI/EPA/MAXPPP – epa07693056 Representatives of the Transitional Military Council and the Freedom and Change opposition attend negotiations mediated by the African Union and Ethiopian special envoy in Khartoum, Sudan, 03 July 2019. A day earlier the African mediators said that negotiations between the Transitional Military Council (TMC) and the opposition coalition will resume on 03 July 2019 following the million man march on 30 June. EPA-EFE/MORWAN ALI

Le Soudan s’approche peut-être d’une sortie de crise. Après plusieurs mois de blocages et de graves violences, le médiateur de l’Union africaine a annoncé dans la nuit de ce vendredi 5 juillet que les putschistes au pouvoir et les leaders de la contestation civile avaient trouvé un accord. Les deux camps ont adopté un compromis, notamment concernant l’organe principal qui va gérer la transition jusqu’à des élections.

Le compromis tombe un peu à la surprise générale, deux jours seulement après la reprise des pourparlers. Les deux camps se sont mis d’accord pour le partage du pouvoir au sein du Conseil souverain, l’organe qui dirigera la transition jusqu’aux élections.

Une avancée cruciale

Le Conseil militaire et l’ALC, la coalition civile, obtiendraient chacun cinq sièges. Mohamed Hacen Ould Lebatt, le médiateur de l’Union africaine, a annoncé qu’à la présidence de ce nouvel organe, il y aurait « une direction alternée, pour trois ans ou un petit peu plus », selon lui.

Si l’on s’en tient au plan initial de l’UA, ce sont les militaires qui devraient obtenir cette première moitié de présidence. On attend désormais de savoir combien de temps chaque camp va diriger ce Conseil et surtout quelles personnalités le présideront en alternance. Des sources parlent d’abord d’un civil au passé militaire, ou encore d’Abdel Fatah al-Burhan, le chef des putschistes.

Les détails techniques de cet accord sont encore attendus. En tout cas, il s’agit d’une avancée cruciale, car ce Conseil souverain sera le cœur du pouvoir transitionnel. C’est sur son cas que les précédents dialogues avaient bloqué.

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La mise en place du Conseil législatif, qui fera office de Parlement de transition, sera, quant à elle, retardée. Elle viendra après l’installation du fameux Conseil souverain et d’un gouvernement civil qui sera technocratique.

Une enquête sur les violences

L’autre avancée majeure, c’est la question de la lutte contre l’impunité. Mohamed Hacen Ould Lebatt a également annoncé un compromis pour une « enquête minutieuse, transparente, nationale et indépendante » sur les violences des dernières semaines.

Le massacre du 3 juin, lors de la dispersion du sit-in, le cœur de la révolution à Khartoum, avait fait des dizaines de morts. Depuis, les civils réclamaient une enquête internationale. Ils semblent avoir cédé sur ce point.

« Nous voulons rassurer les forces politiques et tous ceux qui ont participé au changement. L’accord sera complet, il n’exclura personne et inclura toutes les ambitions du peuple », a réagi dans la foulée Hemetti.

Et le chef des FSR, les paramilitaires qui ont perpétré le bain de sang, de continuer : « Nous remercions les médiateurs pour leurs efforts et leur patience. Nous remercions nos frères de la coalition civile pour leur bon état d’esprit ».

À l’issue de ces annonces, des scènes de joie ont en tout cas éclaté notamment à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum. « On espère que ce sera le début d’une nouvelle ère », confie Omar al-Degair, un des leaders de l’ALC.

Source: RFI/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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