L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et l’ancien chef rebelle Guillaume Soro ont vu leurs recours contestant leur radiation des listes électorales rejetés par la Commission électorale indépendante (CEI).

Alors que le président Alassane Ouattara va être investi samedi 22 août candidat de son parti à la présidentielle d’octobre, pour un troisième mandat jugé inconstitutionnel par ses opposants, les recours déposés par l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et l’ancien chef rebelle Guillaume Soro pour contester leur radiation des listes électorales ont été rejetés par la Commission électorale indépendante (CEI), a-t-on appris vendredi.

« Les décisions ont été affichées depuis le 18, la CEI n’a pas donné droit à leurs requêtes », a affirmé à l’AFP Inza Kigbafori. Le responsable de la communication de la CEI a ainsi évoqué les cas de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro mais aussi ceux de l’ex-chef des Jeunes patriotes Charles Blé Goudé et de l’opposant Noël Akossi Bendjo, qui avaient dénoncé leur absence de la liste électorale de la présidentielle du 31 octobre. 

« Ils ont trois jours pour saisir la justice qui a cinq jours pour statuer sur leurs requêtes », a-t-il poursuivi, soulignant que près de 400 personnes avaient été radiées des listes.

« Toute personne condamnée pour un délit ou un crime à une privation de ses droits civiques était rayée des listes lors de la révision », avait expliqué Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, le président de la CEI lors de la présentation de la révision de liste électorale début août.

Des proches des quatre hommes, qui vivent à l’étranger, avaient saisi la CEI en constatant leur absence des listes électorales affichées dans les bureaux de vote. « Notre requête a été rejetée pour ‘requête mal fondée’. Nous allons aller devant la justice. C’est la seule chose qu’il nous reste à faire. Le droit de vote est un droit important », a affirmé à l’AFP Kaweli Ouattara, un proche de Guillaume Soro et maire de Ferkessédougou, le fief de l’ancien chef rebelle.

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Tous ont déjà été condamnés

Les quatre hommes ont tous été condamnés par la justice ivoirienne. Acquitté en première instance par la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo vit à Bruxelles dans l’attente d’un éventuel appel mais il a été condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest pendant la crise postélectorale de 2010-2011.

L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a demandé le 11 août au président Alassane Ouattara « d’amnistier » son époux Laurent. « Les arguments utilisés pour justifier le retrait du nom de Laurent Gbagbo de la liste électorale sont des arguments juridiques très discutables. D’ailleurs, le procès qui a conduit à cette condamnation est lui-même politique et injustifiable », avait indiqué Simone Gbagbo.

Ancien Premier ministre, Guillaume Soro, qui s’est déclaré candidat à la présidentielle, a lui été condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » et fait l’objet d’une procédure pour « tentative d’insurrection ».

Charles Blé Goudé a été condamné en décembre 2019 à 20 ans de prison pour des crimes commis pendant la crise en Côte d’Ivoire. Noël Akossi Bendjo, ancien maire du Plateau (quartier des affaires d’Abidjan), un proche de l’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié, a été condamné par contumace à 20 ans de prison pour « détournement de fonds publics ».

Un scrutin sous haute tension

L’élection présidentielle se déroulera le 31 octobre prochain. Le président Alassane Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait initialement annoncé en mars son intention de ne pas se représenter et de passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais celui-ci est décédé brutalement le 8 juillet d’un infarctus, contraignant Alassane Ouattara à revoir ses plans et à briguer un troisième mandat.

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L’annonce le 6 août de sa candidature a provoqué des manifestations qui ont dégénéré en violences pendant trois jours, faisant six morts, une centaine de blessés et 1 500 déplacés. En outre, 69 personnes ont été interpellées, selon un bilan officiel.

La cérémonie d’investiture d’Alassane Ouattara par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) est prévue samedi au stade Félix Houphouët-Boigny à Abidjan, en présence de plusieurs milliers de personnes, selon Mamadou Touré, porte-parole du RHDP.

Source : France 24 /Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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