Libye : à Alger, Le Drian plaide pour une plus grande implication diplomatique des pays voisins

Rencontre entre le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, aux côtés du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, 


À l’occasion d’un déplacement à Alger, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a plaidé jeudi pour que les pays voisins de la Libye s’impliquent davantage dans la recherche d’une issue politique à la crise.

En visite en Algérie, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a plaidé, jeudi 15 octobre à Alger, pour une plus grande implication des pays voisins de la Libye dans la recherche d’un règlement politique de la crise qui secoue ce pays.

« Le rôle des pays voisins est essentiel, parce qu’ils sont les premiers concernés par les risques que fait peser cette crise et qu’ils peuvent jouer un rôle stabilisateur auprès des acteurs libyens à l’inverse des ingérences des puissances extérieures », a déclaré le chef de la diplomatie française à l’issue d’un entretien avec le président algérien, Abdelmadjid Tebboune. « En Libye, nous considérons comme l’Algérie qu’il n’y a pas de solution militaire », a-t-il insisté.

Jean-Yves Le Drian appelle de ses vœux l’organisation d’une réunion des voisins de la Libye. Il doit se rendre dans ces différents pays pour concrétiser ce projet.

« L’Algérie est un partenaire incontournable pour la France »

De son côté, l’Algérie, qui craint les risques d’instabilité à ses frontières et s’efforce de consolider son influence sur la scène diplomatique régionale, entend aussi endosser un rôle de médiateur entre les camps rivaux libyens.

La Libye est déchirée entre deux autorités rivales : le Gouvernement d’union nationale (GNA) dans l’ouest, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l’Est.

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Mis à mal par l’offensive militaire du maréchal Haftar contre Tripoli en avril 2019, qui a depuis tourné court, le processus politique libyen a repris en septembre. De prochaines discussions sont prévues début novembre à Tunis.

Les principaux pays impliqués dans la crise libyenne – dont la Turquie, la Russie, les Émirats arabes unis et l’Égypte – se sont engagés en janvier à Berlin à respecter un embargo onusien sur les armes et à cesser toute ingérence, des engagements restés pour l’heure lettre morte.

À propos de la crise malienne, Jean-Yves Le Drian a mis en avant l’identité de vue entre Paris et Alger, en réclamant la stricte mise en œuvre des accords de paix conclus en 2015 sous la tutelle de l’Algérie.

« Au Mali nous avons, comme l’Algérie, salué la mise en place d’une transition. Celle-ci doit conduire à la tenue d’élections ouvertes, libres et transparentes et au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Comme l’Algérie, nous appelons à l’application d’ensemble de l’accord de paix d’Alger », a-t-il déclaré.

« Sur ces enjeux [crises régionales, NDLR], l’Algérie est un partenaire incontournable pour la France », a expliqué le ministre français des Affaires étrangères, qui effectue sa troisième visite à Alger depuis l’élection du président Tebboune en décembre 2019. Ses précédentes visites remontent à janvier et mars 2020. « C’est une puissance d’équilibre qui privilégie le règlement politique des conflits dans un cadre multilatéral. L’Algérie a une voix qui compte en Afrique comme en Méditerranée », a-t-il encore assuré.

Dans un bref communiqué, la présidence algérienne a précisé que la rencontre avait été l’occasion de « poursuivre la concertation et l’échange de vues entre les deux pays sur les différentes questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment la crise libyenne et la situation dans le Sahel ».

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Source : France 24/Mis en ligne/ Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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