L’ex-chef de la diplomatie Marcel Amon Tanoh candidat à la présidentielle ivoirienne

Le ministre ivoirien des affaires étrangères Marcel Amon Tanoh à Abidjan le 2 octobre 2017. ISSOUF SANOGO/AFP

Proche d’Alassane Ouattara, le ministre avait démissionné en mars, déçu de ne pas avoir été désigné par le parti au pouvoir pour le scrutin d’octobre.

L’ex-ministre des affaires étrangères, Marcel Amon Tanoh, ancien proche du président Alassane Ouattara, s’est déclaré, mercredi 22 juillet, candidat à la présidentielle d’octobre en Côte d’Ivoire, une candidature dissidente du parti au pouvoir qui était pressentie depuis sa démission du gouvernement en mars.

« J’ai décidé de me porter candidat à la prochaine élection présidentielle », a déclaré M. Amon Tanoh, 68 ans, lors d’une courte allocution de moins de dix minutes devant des journalistes, sans présence de militants, dans un hôtel de luxe d’Abidjan.

« Je veux être le trait d’union entre l’Etat et le peuple, entre le respect de nos traditions et notre désir de modernité », a-t-il affirmé, insistant sur l’importance de la paix et de la réconciliation entre les Ivoiriens après la décennie de crise politico-militaire des années 2000, un thème dominant de la politique nationale.

Longtemps proche du président Ouattara dont il a été le directeur de cabinet lors de son premier mandat, Marcel Amon Tanoh espérait être désigné par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) pour briguer sa succession lors de la prochaine présidentielle.

Le premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet d’un infarctus, lui ayant été préféré, M. Amon Tanoh, qui était chef de la diplomatie depuis 2016, avait démissionné une semaine plus tard le 19 mars.

Climat politique tendu

Lors de son allocution ce mercredi, il n’a pas précisé sur quel mouvement politique s’appuyait sa candidature. Originaire du sud-est de la Côte d’Ivoire, Marcel Amon Tanoh a d’abord fait carrière dans le privé avant d’occuper plusieurs postes ministériels dans les années 2000 (transports, tourisme, construction).

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Le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire avant la présidentielle d’octobre. Elle se tiendra dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts.

Après le décès inattendu d’Amadou Gon Coulibaly, le RHDP doit se trouver rapidement un nouveau candidat. Une candidature du président Ouattara à sa propre succession, pour un troisième mandat à laquelle il avait initialement renoncé, se dessine.

Du côté de l’opposition, l’ex-président Henri Konan Bédié, 86 ans, sera le candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), tandis que le Front populaire ivoirien (FPI), divisé en l’absence de son chef historique Laurent Gbagbo, n’a pas encore désigné de candidat.

L’ex-chef rebelle et ancien premier ministre Guillaume Soro, 47 ans, s’est déclaré candidat, mais vit en exil en France après sa condamnation par la justice ivoirienne à vingt ans de prison pour « tentative d’insurrection ».

Source : Le Monde Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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