Le vice-président du parlement congolais démissionne pour « harcèlement et humiliation »

Le vice-président du parlement de la République démocratique du Congo, Jean-Marc Kabund, a démissionné vendredi pour ce qu’il a qualifié d’intimidation, d’humiliation et de torture.

Kabund, un allié de premier plan du président Félix Tshisekedi, a démissionné deux jours après que des images de vidéosurveillance partagées sur les réseaux sociaux aient montré des membres de la Garde républicaine de Tshisekedi faisant une descente dans sa maison et arrêtant un homme.

Les porte-parole du gouvernement et de la Garde, une branche de l’armée, n’ont pas pu être joints pour commenter.

Figure de proue derrière la montée au pouvoir de Tshisekedi, la décision de Kabund de démissionner met en lumière les lignes de fracture émergentes au sein de la direction du pays et pourrait être synonyme d’incertitude pour l’avenir de la coalition au pouvoir de l’Union sacrée avant l’élection présidentielle de 2023, ont déclaré des analystes politiques.

Des images de vidéosurveillance partagées par la famille de Kabund ont montré une demi-douzaine d’hommes armés en tenue militaire et bérets marron entrant dans le jardin de sa maison vers 19h30 mercredi soir. Ils ont sorti un homme de la propriété, lui donnant des coups de pied et le frappant alors qu’ils partaient.

Des vidéos ultérieures sur les réseaux sociaux semblaient montrer que la maison avait été saccagée, avec des meubles renversés et des biens éparpillés sur le sol. Reuters n’a pas pu authentifier les vidéos.

« Aujourd’hui, je prends la décision de démissionner de mon poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale », a écrit Kabund sur Twitter, sans donner plus de détails.

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« Ainsi commence une nouvelle page d’histoire, qui s’écrira à la sueur de notre front, qui coulera chaque jour où nous affronterons brimades, humiliations et tortures. »

Le raid est intervenu un jour après qu’une vidéo a fait surface sur les réseaux sociaux montrant des policiers chargés de la protection de Kabund en train de lutter avec un fusil contre un membre de la Garde républicaine qui était assis dans une voiture dans la circulation. On ne sait pas comment la confrontation a commencé.

« Tout dépendra désormais du suivi », a déclaré Tresor Kibangula, analyste politique au Congo Research Group de l’Université de New York. « Va-t-il quitter le (parti du Président) ? Saura-t-il recruter ou constituer un noyau d’adeptes au sein de l’Union Sacrée ? Rien n’est sûr. »

Source: Reuters Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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