Les Tunisiens sont soumis depuis mercredi à un passe vaccinal très strict pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Les autorités espèrent un regain d’élan pour la vaccination. Une obligation qui « viole les droits » selon l’ONG Amnesty International.

Le passe vaccinal contre le Covid-19 est entré en vigueur en Tunisie, mercredi 22 décembre, pour une durée de six mois. Selon le texte, il sera obligatoire notamment dans les administrations, les établissements publics et privés, éducatifs, universitaires ainsi que les espaces réservés aux activités de loisirs, culturelles, sportives et les lieux de culte. Il sera réclamé à chaque personne de nationalité tunisienne ou résidant en Tunisie et âgée de plus de 18 ans.

Dans le but d’accélérer la campagne de vaccination en Tunisie et limiter la propagation épidémique liée au Covid-19, le président Kais Saied, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet, a décidé en octobre de rendre obligatoire le passe vaccinal imposant des sanctions contre toute personne refusant de s’en munir.

Pour Amnesty International, le décret présidentiel « viole les droits ». L’ONG a appelé mardi les autorités tunisiennes à surseoir à son application. « Amnesty International appelle les autorités (tunisiennes) à amender les dispositions qui violent les droits au travail et à la liberté de mouvement comme garanti par le droit international », écrit-elle dans un communiqué.

« Des sanctions excessivement sévères »

Pour Amna Guellali, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, « les autorités tunisiennes ne doivent introduire que des restrictions nécessaires et proportionnées à la protection de la santé publique ». Les dispositions de ce texte « menacent inutilement les moyens de subsistance des Tunisiens en leur infligeant des sanctions excessivement sévères en cas de non-respect », a-t-elle estimé.

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Les sanctions qui seront imposées, « pourraient nuire de manière déraisonnable aux moyens de subsistance des personnes sanctionnées et de leurs familles, d’autant plus que la Tunisie souffre déjà d’une grave crise économique », a souligné cette ONG.

« Le défaut de présentation du passe vaccinal entraine la suspension de l’exercice de fonctions pour les personnels de l’État, des collectivités locales et des instances, entreprises et établissements publics, et le contrat de travail pour les salariés du secteur privé, et ce, jusqu’à la présentation du passe vaccinal », stipule ce texte.

Le texte interdit également de voyager sans le passe vaccinal. « Cette exigence n’est manifestement pas une restriction légitime à la liberté de circulation en vertu du droit international, car elle est injustifiée et injustement restrictive », pour Amna Guellali.

Source: France 24/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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