Le Mali pourrait fixer une nouvelle date d’élection après la révision de la charte post-coup d’État

Le Mali pourrait fixer une nouvelle date pour les élections après que le dirigeant Assimi Goita a demandé aux législateurs de revoir une charte de transition adoptée après le premier des deux coups d’État militaires qui ont bouleversé la position et les relations régionales du pays.

Le conseil de transition s’est réuni samedi en session extraordinaire pour examiner la charte de transition, qui expire ce mois-ci. Adoptée à la suite du coup d’État qui a renversé l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita en août 2020, elle était censée ouvrir la voie à un retour à un régime civil.

Mais la junte au pouvoir dirigée par Goita, qui a organisé un deuxième coup d’État en mai 2021 et s’est installé comme président par intérim, a abandonné le mois dernier une élection présidentielle prévue pour le 27 février, proposant que le scrutin se tienne plutôt en 2025.

Cela a provoqué un déluge de sanctions de la part de l’ Union européenne , du bloc de la CEDEAO en Afrique de l’Ouest et de l’ancien dirigeant colonial français, avec qui les relations sont si tendues que les Maliens ont brûlé des effigies du président Emmanuel Macron dans les rues.

Le Mali a blâmé les sanctions pour son défaut sur plus de 31 millions de dollars de paiements d’obligations cette semaine.

La décision de revoir la charte de transition, qu’un porte-parole de Goita a annoncée à la télévision d’État vendredi soir, pourrait satisfaire certains alliés du Mali si elle aboutit à la fixation de nouvelles dates d’élections.

La CEDEAO – la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest – a déclaré mercredi que le Mali n’avait pas encore présenté de voie acceptable pour revenir à l’ordre constitutionnel, mais que cela pourrait conduire à un assouplissement des sanctions. 

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Il faudra peut-être plus pour apaiser les tensions avec la France. La décision du Mali d’ expulser l’ambassadeur de France a été acclamée vendredi par des milliers de manifestants. 

La France maintient une importante force militaire dans le nord désertique du Mali pour combattre les insurgés islamistes, mais leur présence a été menacée par l’arrivée de mercenaires et d’entraîneurs militaires russes, qui ont été bien accueillis par le public malien.

Les dirigeants militaires du Mali ont précédemment imputé le retard des élections en partie au défi d’organiser un vote démocratiquement robuste au milieu d’une violente insurrection islamiste.

Source: Reuters Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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