L’Afrique du Sud, Ramaphosa, remporte sa dernière bataille juridique avec un organisme de surveillance anti-corruption

Le président Cyril Ramaphosa a remporté lundi le dernier round de la bataille judiciaire contre le groupe anti-corruption sud-africain. Un juge a retardé la mise en œuvre des conclusions selon lesquelles il aurait induit le Parlement en erreur au sujet d’un don de campagne à la direction.

Le protecteur du citoyen Busisiwe Mkhwebane a affirmé en juillet que Ramaphosa avait «délibérément induit en erreur» le Parlement au sujet du don de 500 000 rands (32 500 dollars) pour la campagne de 2017 visant à succéder à Jacob Zuma à la tête du Congrès national africain.

Elle a dit qu’il y avait également des preuves prima facie de blanchiment d’argent impliquant des millions de rands dans le traitement des dons pour la campagne.

Ramaphosa a déclaré que son rapport était imparfait et, lors de la contestation lundi de la Haute Cour contre celui-ci, a obtenu l’interdiction de mettre en œuvre les conclusions du chien de garde pendant qu’il faisait appel.

La saga est un casse-tête pour Ramaphosa, qui a misé sur sa réputation en nettoyant la corruption institutionnalisée et en ravivant l’économie la plus développée d’Afrique, fournissant des munitions à ses ennemis, dont une faction de l’ANC fidèle à Zuma.

Mkhwebane ne s’est pas opposé à la demande d’interdiction de Ramaphosa. Elle a perdu plusieurs affaires dans lesquelles elle a tenté de faire appliquer des mesures disciplinaires avant que les recours contre ses conclusions ne soient entendus.

Les partisans du président disent que Mkhwebane agit en tant que mandataire de la faction ANC pro-Zuma. Elle nie avoir fait de la politique et dit qu’elle demande simplement des comptes à de hauts fonctionnaires.

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L’affaire examinée lundi faisait suite à des plaintes déposées en novembre par des législateurs de l’opposition selon lesquelles Ramaphosa avait violé le code de déontologie des dirigeants pour avoir fait un don à son fils, Andile, par Gavin Watson, PDG de la société de services Bosasa.

Ramaphosa a dit au Parlement à cette époque que l’argent avait été obtenu légalement pour les services qu’il avait fournis, mais il a ensuite modifié cette disposition en précisant que le paiement était un don pour sa campagne.

Jeudi, Ramaphosa a remporté une autre affaire impliquant Mkhwebane lorsqu’un juge a jugé qu’il avait agi de manière raisonnable en ne sanctionnant pas immédiatement le ministre des Entreprises publiques, Pravin Gordhan, allié politique du président, pour décision liée à la retraite d’un agent des impôts en 2010.

Son bureau avait cherché à sanctionner Gordhan après avoir conclu qu’il avait mal approuvé un programme de retraite anticipée pour le fonctionnaire avant de lui permettre d’être réembauché à contrat. Gordhan fait appel de ces conclusions et Ramaphosa n’a plus besoin d’agir contre Gordhan tant que l’affaire est en cours.

Source: Reuters/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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