La RDC annonce la fin de la onzième épidémie d’Ebola de son histoire

FILE – In this Sunday, Sept 9, 2018 file photo, a health worker sprays disinfectant on his colleague after working at an Ebola treatment centre in Beni, Eastern Congo. The World Health Organization is announcing on Wednesday, Oct. 17 whether Congo’s latest outbreak of the deadly Ebola virus should be declared a global health emergency. (AP Photo/Al-hadji Kudra Maliro, file)

Au total, l’épidémie a tué 55 personnes pour 130 cas, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont le directeur général a félicité le pays.

fait cette annonce au terme du délai sanitaire habituel de 42 jours, soit deux fois la période d’incubation, après que le dernier patient guéri a été définitivement testé négatif. Au total, l’épidémie a tué 55 personnes pour 130 cas (119 confirmés, 11 probables), selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont le directeur général a félicité la RDC. Elle s’était déclarée le 1er juin, quand la RDC avait pris des mesures restrictives (levées depuis) face au Covid-19.

Dans un communiqué, le Centre de contrôle des maladies (CDC) d’Atlanta, aux Etats-Unis, a qualifié de « grande réussite » le fait de juguler une épidémie d’Ebola en parallèle de la lutte contre le Covid-19, qui a relativement épargné la RDC (11 918 cas dont 323 décès depuis mars). Au 1er juin, la RDC gérait même deux crises d’Ebola en même temps. En effet, dans l’est du pays, la dixième épidémie d’Ebola n’a pris fin que le 25 juin. Déclarée le 1er août 2018, elle a fait plus de 2 200 morts, la plus grave dans l’histoire du pays.

Plus de 40 000 personnes vaccinées

La onzième épidémie d’Ebola a touché des zones étendues sans accès routier, en forêt, au bord du fleuve Congo ou ses affluents, avec des risques de propagation au Congo-Brazzaville voisin et à d’autres provinces. Comme dans l’est, la vaccination a été largement utilisée – sur « plus de 40 580 personnes », a indiqué l’OMS. Le vaccin utilisé a été le rVSV-ZEBOV-GP, du groupe américain Merck Sharp & Dohme.

Tirant les leçons du passé, la RDC et ses bailleurs de fonds ont tenté de lutter contre les pratiques de corruption qui ont parasité la lutte contre la grande crise d’Ebola dans l’est. Mais de vieilles pratiques ont refait surface : « Certains responsables de secteur santé ont gonflé la liste des prestataires. Cela nous a pris du temps pour régler ces problèmes, explique le ministre Eteni Longondo. C’est pourquoi on n’a pas payé les gens à temps et cela a suscité des grèves. » La réponse à l’épidémie a été de ce fait plus longue que prévu : « Au début, je pensais que cela allait prendre deux, trois mois », mais « cela a pris cinq à six mois ».

« Nous avons constaté que le peuple congolais en a assez des pratiques de corruption », ont écrit les ambassadeurs des Etats-Unis, du Canada et du Royaume-Uni, de retour mi-septembre d’une mission sur le terrain avec l’épidémiologiste congolais Jean-Jacques Muyembe. « A Mbandaka [capitale de l’Equateur], il y avait plus de 4 000 membres du personnel qui étaient affectés à la réponse contre Ebola, alors qu’on était à 120 cas seulement. Pourquoi 4 000 personnes ? », s’est interrogé l’ambassadeur du Canada. Ces trois pays affirment donner au total environ 850 millions de dollars d’aides humanitaires ou sanitaires par an à la RDC, qui a remercié la communauté internationale pour son soutien logistique.

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Le risque de résurgence reste « élevé »

Présente sur le terrain, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) affirme aussi avoir tiré les enseignements de la précédente épidémie pour le traitement et la prévention : « Plus proches, plus flexibles, les équipes médicales engagent la communauté et forment le personnel soignant. » Mais au-delà de ces aides d’urgences, des voix se sont élevées pour dénoncer le manque d’investissement à long terme dans le très fragile système de santé publique en RDC. « J’appelle les autorités congolaises et les bailleurs de fonds à poursuivre leur engagement pour le renforcement du système de santé », a déclaré le coordonnateur humanitaire des Nations unies en RDC, David McLachlan-Karr.

« Le risque élevé de résurgence reste permanent et doit servir de signal d’alarme pour que le système de vigilance soit renforcé », a averti le ministre de la santé. Identifié en 1976 par Peter Piot et une équipe internationale, le virus Ebola se transmet à l’homme par des animaux infectés. La transmission humaine se fait par les liquides corporels, avec pour principaux symptômes des fièvres, vomissements, saignements, diarrhées. Depuis la grande épidémie de 2013-2016 en Afrique de l’Ouest (11 000 morts), avec quelques cas parvenus jusqu’en Occident, l’OMS redoute à chaque résurgence d’Ebola une propagation du virus dans le monde. L’agence onusienne avait d’ailleurs élevé la précédente épidémie dans l’est au rang d’urgence sanitaire internationale.

Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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