La Corne d’Afrique en proie à une sécheresse record, une double crise pour l’Éthiopie

La sécheresse dans la Corne de l’Afrique menace 13 millions d’individus, soit un record depuis près de 40 ans, selon les Nations unies, qui déplore trois années où les saisons des pluies ont été inexistantes. En Éthiopie, l’est et le sud du pays sont particulièrement affectés, avec près de 7 millions de personnes en besoin urgent d’aide humanitaire. Soit une nouvelle crise, alors que le pays peine déjà à gérer la situation catastrophique dans le nord du pays due à la guerre au Tigré.

Le constat des Nations unies est sans appel : l’Éthiopie est non seulement confrontée à deux crises humanitaires majeures, mais ces deux situations ne font qu’empirer.

Près de 9 millions d’Éthiopiens en besoin d’aide humanitaire des suites de la guerre du Tigré. Ce chiffre atteindra bientôt 6,8 millions dans l’est et le sud du pays.

C’est en région Somali que la situation est la plus préoccupante. Déjà 200 000 têtes de bétail sont mortes de la sécheresse, du jamais vu en quatre décennies. Les communautés d’éleveurs nomades sont démunies, environ 3 millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire aujourd’hui.

Mais cette aide arrive au compte-goutte, déplore le Programme alimentaire mondial (PAM). Son budget reste limité, alors que les besoins augmentent drastiquement. Le PAM demande un apport de 175 millions de dollars pour répondre à cette sécheresse. Cela sans oublier une autre demande, de 260 millions de dollars cette fois-ci, pour répondre à la crise dans le nord du pays.

Ce déficit de financement se fait déjà ressentir sur le terrain : le PAM diminue déjà des rations alimentaires pour mieux les repartir à travers le pays.

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Un cercle vicieux de récoltes ruinées, décès de bétail, déplacements et conflits intercommunautaires

Au-delà de l’Éthiopie, le phénomène touche durement toute la région de la Corne d’Afrique, comme l’a expliqué mardi Michael Dunford, le directeur du bureau régional du Programme alimentaire mondial pour l’Afrique de l’Est : « Les récoltes sont ruinées, le bétail meurt et la faim augmente ». Et selon la porte-parole du PAM, Marie Sasylva, cette sécheresse entraîne la perte de récoltes, le décès du bétail, mais aussi le déplacement des communautés « et donc des conflits intercommunautaires et des forts taux de malnutrition ».

La menace qui pèse sur les populations est donc extrêmement sérieuse. Et la situation nécessite une action humanitaire immédiate, comme l’explique la porte-parole du PAM Marie Dasylva, au micro de Léonard Vincent.

Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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