La Centrafrique se lance dans la lutte contre le trafic d’êtres humains

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Le pays est classé sur liste de surveillance de niveau 2 par le département d’État américain dans son rapport de 2019 sur la traite des personnes. Une classification réalisée sur la situation dans le pays mais surtout sur les efforts fournis par les États pour lutter contre ce phénomène. À la demande des autorités, une formation se tient cette semaine à Bangui avec environ 40 points focaux des ministères. 

Christine a 14 ans lorsqu’elle est enlevée par un groupe armé. Elle est tenue prisonnière pendant deux ans avant de réussir à s’enfuir. « J’étais à la maison, chez mes parents. Des gens sont arrivés. Ils m’ont forcée à les suivre et c’est comme ca que je me suis retrouvée dans la brousse. Toutes les filles là-bas étaient considérées comme les femmes du chef des anti-balaka. Il pouvait coucher avec les filles comme il voulait. Moi, ca m’a fait très, très mal parce que c’est là-bas que j’ai perdu ma virginité. Et cela me fait mal encore aujourd’hui. »

La fragilité du pays, la grande proportion de déplacés internes, la vulnérabilité des minorités ethniques et des enfants des rues sont des facteurs pouvant favoriser la traite des personnes. Au cours de ses enquêtes, l’organisation internationale des migrations qui organise cette formation a remarqué de nouveaux phénomènes. « Par exemple, il y a beaucoup de cas de travail forcé et d’exploitation dans le cadre du travail qui ne sont pas reconnus comme un crime de la traite de personnes, explique Hyejeong Yoo, chargée de protection à l’OIM en Centrafrique. Donc les trafiquants ne sont pas jugés, et les employeurs qui exploitent les travailleurs ne sont pas jugés. C’est là où il y a de grands besoins. »

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De ce classement dépend l’aide américaine. Un déclassement pourrait avoir des conséquences importantes sur les financements attribués au pays notamment dans les secteurs de la justice et de la défense.

Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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