Guinée-Bissau : le président Vaz reconduit Aristide Gomes au poste de Premier ministre

BBC

Le président bissau-guinéen, José Mário Vaz, a reconduit le 22 juin Aristide Gomes au poste de Premier ministre, après des semaines de mésentente avec la majorité issue des législatives de mars sur le choix d’un nouveau chef de gouvernement, quelques heures avant la fin du mandat présidentiel ce dimanche.

Plus de trois mois après les législatives, le président Vaz avait cette semaine, au moins à deux reprises, refusé de nommer à la tête du gouvernement le chef de la majorité parlementaire, son ex-Premier ministre et chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Simões Pereira.

La crise entre les deux hommes, pourtant issus du même parti, avait éclaté en août 2015 avec le limogeage par José Mário Vaz de Domingos Simões Pereira, qui était alors son Premier ministre. Peu après, le président avait été exclu du PAIGC.

Malgré des manifestations de la majorité ces dernières semaines pour l’y contraindre, le chef de l’État n’a pas nommé Domingos Simões Pereira.

Il avait également conditionné la nomination d’un Premier ministre à la constitution du bureau de l’Assemblée nationale, toujours bloquée à cause de divergences entre la majorité et l’opposition sur le partage des postes, après les législatives du 10 mars remportées par le PAIGC.

Pour débloquer la situation au niveau gouvernemental, cette formation a finalement proposé de reconduire dans ses fonctions Aristide Gomes, un de ses membres qui occupe le poste de Premier ministre depuis avril 2018. « M. Aristide Gomes est nommé Premier ministre », a indiqué le 22 juin un décret du président Vaz.

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Ultimatum de la Cédéao

La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), médiatrice dans la crise, avait réclamé jeudi la nomination d’un nouveau Premier ministre d’ici au dimanche 23 juin, menaçant de sanctions la classe politique si elle ne trouvait pas rapidement une issue aux problèmes politiques en cours depuis 2015.

Fin du mandat présidentiel

En février 2018, la Cédéao avait déjà pris des sanctions – interdiction de voyager dans l’espace régional, gel des comptes bancaires – contre 19 personnalités bissau-guinéennes pour non-respect d’un accord de sortie de crise politique, mais celles-ci n’avaient pas eu l’effet escompté.

La date du 23 juin correspond à la fin du mandat de cinq ans du président Vaz. Passé ce délai, le pays sera en affaires courantes jusqu’à la présidentielle du 24 novembre, et le président sera privé de certaines prérogatives, dont celles de nommer un Premier ministre ou de dissoudre le Parlement.

Blocage à l’Assemblée nationale

Si le problème de la nomination d’un chef de gouvernement a été réglé, le blocage persiste au niveau du Parlement. Depuis la reprise des travaux à l’Assemblée nationale le 18 avril, les débats achoppent sur la composition du bureau de l’Assemblée, où le PAIGC et ses alliés contrôlent une majorité de 54 sièges sur 102.

Le chef du parti d’opposition Madem, formé de députés frondeurs du PAIGC, Braima Camara, a fait un geste d’ouverture jeudi en renonçant à briguer le poste de deuxième vice-président de l’Assemblée, pourtant dévolu à sa formation, mais que le PAIGC ne voulait pas voir occuper personnellement pour des questions de rivalités politiques.

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« J’ai pris la décision par patriotisme, soucieux de la souffrance de mon peuple » et par « souci de débloquer la crise », a déclaré le dirigeant du Madem, qui se partage avec le Parti pour la rénovation sociale (PRS) les 48 sièges restants de l’Assemblée.

Source: Jeune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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