Guerre en Libye : le Conseil de sécurité de l’ONU appelé à s’entendre

Ghassan Salamé, émissaire onusien

Pour Ghassan Salamé, émissaire onusien dans le pays, il s’agit d’éviter une prolongation indéfinie du conflit ou une intensification des soutiens aux belligérants.

L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a appelé mercredi 4 septembre le Conseil de sécurité à s’entendre pour mettre fin au conflit dans le pays, sauf à risquer sa prolongation indéfinie ou une intensification des soutiens aux belligérants. « De nombreux Libyens se sentent abandonnés par une partie de la communauté internationale et exploités par d’autres », a rapporté Ghassan Salamé, lors d’une liaison vidéo avec le Conseil de sécurité.

« Sans un soutien sans équivoque de ce Conseil et de la communauté internationale dans son ensemble, deux scénarios très désagréables »pointent, a-t-il averti. D’une part « la poursuite d’un conflit persistant et de faible intensité », d’autre part « une intensification des soutiens militaires » à l’une ou l’autre partie qui « plongerait l’ensemble de la région dans le chaos ». Or « l’idée de donner une chance à la guerre, et qu’une solution militaire est possible, représente une chimère », a ajouté l’émissaire qui s’est souvent plaint dans le passé du manque d’unité du Conseil et des soutiens apportés par certains de ses membres aux belligérants.

Depuis début avril, les troupes de l’homme fort de l’est du pays, le maréchal Khalifa Haftar, qui cherchent à conquérir Tripoli, sont en guerre avec celles du gouvernement de Fayez Al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale. Ce dernier est soutenu par la Turquie et le Qatar, alors que Khalifa Haftar bénéficie d’appuis à différents niveaux de l’Egypte, des Emirats arabes unis, des Etats-Unis, de la Russie ou de la France. Militante de l’ONG Avocats pour la justice en Libye, Marwa Mohamed a aussi déploré devant le Conseil de sécurité l’absence de « message clair » à l’égard de la Libye.

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Multiples violations de l’embargo sur les armes

Lors de la discussion, plusieurs pays – Koweït, Afrique du Sud, Indonésie, Allemagne… – ont dénoncé les ingérences en Libye et les multiples violations depuis cinq mois de l’embargo sur les armes imposé à ce pays en 2011. Plusieurs grandes puissances (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni) n’ont pas pris la parole, réservant leurs interventions pour une session à huis clos organisée dans la foulée.

A l’issue de celle-ci, le président en exercice du Conseil en septembre, l’ambassadeur russe Vassily Nebenzia, a assuré que tous les membres de l’instance avaient montré « un degré d’unité plutôt fort »« Tout le monde est d’accord pour dire qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit, que les parties doivent arrêter les hostilités dès que possible, annoncer un cessez-le-feu et revenir à un processus politique », a ajouté le diplomate russe.

Vassily Nebenzia a aussi affirmé que les membres du Conseil voulaient tous voir respecter l’embargo sur les armes et soutenaient le plan en trois points proposé cet été par Ghassan Salamé : l’instauration d’une trêve, l’organisation d’une réunion internationale puis d’une réunion des parties libyennes.

Lors de la réunion, la Russie n’a cependant pu faire adopter une déclaration unanime du Conseil, selon des diplomates. Les Etats-Unis s’y sont opposés, estimant qu’il ne fallait pas interférer avec la négociation en cours sur le renouvellement du mandat de la  mission de l’ONU en Libye, qui expire le 15 septembre.

Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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