Face à la crise, le pape propose d’annuler la dette des pays pauvres

epa08066048 Pope Francis leads the celebration of the Festivity of Our Lady of Guadalupe in St. Peter’s Basilica at the Vatican, 12 December 2019. EPA/FABIO FRUSTACI (MaxPPP TagID: epalivefour483509.jpg) [Photo via MaxPPP]

Dans son message de Pâques, le pape François a aussi lancé un appel à l’allègement des sanctions internationales et à la solidarité de l’Europe.

C’était une première pour le pape. Une messe de Pâques à l’heure du confinement, derrière les portes closes de la basilique Saint-Pierre à Rome. Dans son message, le souverain pontife a proposé « de réduire » voire « d’annuler » la dette des pays pauvres, et lancé un appel à un allègement des sanctions internationales et à la solidarité de l’Europe face à la pandémie de coronavirus. Dans un monde « opprimé par la pandémie, qui met à dure épreuve notre grande famille humaine », il a appelé à répondre par « la contagion de l’espérance », dans ce message prononcé dans une basilique Saint-Pierre vide.

Il a souhaité « que soient relâchées les sanctions internationales qui empêchent aux pays qui en sont l’objet de fournir un soutien convenable à leurs citoyens » et appelé à la solidarité internationale « en réduisant, si non carrément en annulant, la dette qui pèse sur les budgets des pays les plus pauvres ». Les États-Unis refusent, par exemple, de lever les sanctions économiques imposées à l’Iran, pays durement touché par la pandémie.

François a aussi répété son appel à « un cessez-le-feu mondial et immédiat dans toutes les régions du monde ». « Ce n’est pas le temps de continuer à fabriquer et à trafiquer des armes, dépensant des capitaux énormes qui devraient être utilisés pour soigner les personnes et sauver des vies », a-t-il affirmé dans ce message du chef spirituel de 1,3 milliard de catholiques, diffusé en direct dans le monde entier. Le pape a notamment évoqué le Yémen et la Syrie, mais aussi l’Irak, le Liban, le conflit israélo-palestinien, l’est de l’Ukraine, « les attaques terroristes perpétrées contre tant de personnes innocentes » en Afrique, le drame des migrants et la situation humanitaire dans le nord du Mozambique. Il a aussi souhaité que « des solutions concrètes et immédiates » soient trouvées au Venezuela, « pour accorder l’aide internationale à la population ».

A LIRE AUSSI:   France : Depuis de Gaulle, une relation en dents de scie entre les présidents de la Ve République et les papes

Oublier « les égoïsmes »

Il a choisi de lancer un appel spécifique à l’Europe qui doit retrouver « un esprit concret de solidarité qui lui a permis de dépasser les rivalités du passé », notamment après la Seconde Guerre mondiale. Face à la pandémie mondiale qui frappe durement des pays comme l’Italie, l’Espagne ou la France, il faut avoir recours « à des solutions innovantes » et oublier « les égoïsmes ».

Même si elle s’est mise d’accord sur un fonds de 500 milliards d’euros, l’Union européenne est apparue divisée sur la réponse à apporter aux conséquences économiques de la pandémie. Les pays du Sud, derrière l’Italie et l’Espagne, souhaitent la mise en place d’un système de mutualisation de la dette que refuse le Nord, notamment l’Allemagne et les Pays-Bas. « Que ces frères et sœurs plus faibles, qui peuplent les villes et les périphéries de toutes les parties du monde, ne soient pas laissés seuls », a exhorté le souverain pontife.

Il a eu une pensée particulière pour les « personnes âgées et les personnes seules », « les médecins et les infirmiers », « les forces de l’ordre et les militaires », tous ceux « qui travaillent dans les maisons de santé, ou qui vivent dans les casernes et dans les prisons ». « Pour beaucoup, c’est une Pâques de solitude, vécue dans les deuils et les nombreuses difficultés que la pandémie provoque, des souffrances physiques aux problèmes économiques », a-t-il souligné.

Source : Jeune Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

RDC : 300 travailleurs de Kamoto Copper attendent d’être rapatriés vers l’Inde

Read Next

Coronavirus : pourquoi la flamme déclenchée au Maroc doit perdurer