En Ouganda, la loi contre la pornographie qui prohibait les minijupes a été abrogée

La Cour constitutionnelle ougandaise a abrogé mardi 17 août la loi contre la pornographie en vigueur dans le pays depuis 2014, dont plusieurs articles, comme l’interdiction du port de la minijupe, étaient dénoncés par des organisations féministes et la société civile en général.

Selon le jugement publié lundi et consulté mardi par l’Agence France-Presse (AFP), la loi est déclarée « incompatible ou contraire avec la Constitution »« Les articles (…) de la loi antipornographie sont déclarés nuls et non avenus », conclut le juge Frederick Egonda-Ntende dans sa décision, qui supprime également les pouvoirs d’un comité de neuf membres chargé de faire appliquer la loi.

L’avocate du gouvernement, Imelda Adong, n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat, précisant à l’AFP que les autorités « étudiaient la décision ». La loi de février 2014 considérait comme pornographiques des comportements et activités aussi banals que le port de jupes courtes ou des textes de chansons jugés trop osés.

Un mouvement antilibéral en expansion

Des associations de défense des droits des femmes ont fait campagne ces dernières années pour l’abrogation de ce texte, surnommé « loi anti-minijupes », dénonçant le harcèlement mené contre les femmes portant des tenues considérées comme indécentes. « Ça a été un combat acharné et nous sommes reconnaissants du fait que ceux qui croient aux droits des femmes l’aient emporté », s’est félicitée auprès de l’AFP Lillian Drabo, qui figurait parmi les neuf organisations et personnes privées pétitionnaires qui ont contesté la loi en justice.

« La loi a révélé les dangers auxquels les femmes sont confrontées dans ce qui est considéré comme le monde moderne », a-t-elle ajouté. Selon ses détracteurs, cette loi était révélatrice d’un mouvement antilibéral en expansion en Ouganda, qui a également inspiré une loi très répressive contre l’homosexualité, promulguée elle aussi en février 2014. En 2014, la chanteuse Jemimah Kansiime, de son nom de scène « Panadol wa Basajja », avait passé cinq semaines en prison après la sortie d’un clip suggestif où elle apparaissait en string et large décolleté, se savonnant lascivement les fesses. Selon la loi antipornographie, elle encourait dix ans de prison.Le visionnage de cette vidéo est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur de la plate-forme vidéo vers laquelle vous serez dirigé(e). Compte-tenu du refus du dépôt de cookies que vous avez exprimé, afin de respecter votre choix, nous avons bloqué la lecture de cette vidéo. Si vous souhaitez continuer et lire la vidéo, vous devez nous donner votre accord en cliquant sur le bouton ci-dessous.Lire la vidéo

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Fervent partisan de cette loi, le ministre de l’éthique et de l’intégrité, Simon Lokodo, avait fait saisir en 2016 dans une prestigieuse école privée des exemplaires d’un roman britannique qui exposait, selon lui, les élèves à la sexualité de façon trop précoce.

Source: Lez Monde Afrique-/ Mis en liggne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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