Diaspora : l’envie d’Afrique de plus en plus forte

Réalisée par Intelcia et le cabinet Innocence Consulting, une récente enquête révèle le degré d’attractivité des emplois en Afrique sur la diaspora.

Revenir travailler en Afrique est-il envisagé par ceux qui, un jour, l’ont quittée ? L’entreprise spécialisée dans les métiers de la relation client Intelcia livre ses réponses dans une enquête réalisée avec le cabinet Innocence Consulting. Réalisée auprès de 800 personnes, l’étude visait à identifier les motivations et les freins d’un jeune diplômé ou d’un cadre de la diaspora pour travailler en Afrique. Et, première information capitale du sondage, les aspirants au retour sont nombreux. Près de 71 % envisagent en effet de repartir travailler sur le continent. Parmi eux, 38 % se disent même prêts à y retourner immédiatement. Le pays d’origine est privilégié, puisque plus de la moitié des sondés ne se voient pas travailler ailleurs. Seulement 15 % sont ouverts à des opportunités venant de tout le continent.

La prime aux métiers du tertiaire

Parmi les métiers les plus recherchés par les jeunes diplômés, ceux du tertiaire sont les plus plébiscités. Environ 17 % des répondants ciblent le secteur du conseil, 16 % optent pour la communication et le marketing, 15 % se tournent vers les métiers de la finance, et 9 % vers les TIC. Leurs structures de prédilection ? Les multinationales, pour presque la moitié des sondés, et, surtout, les multinationales africaines de la part des diplômés de niveau master. Les organismes internationaux, les start-up africaines, ont la préférence pour 38 % et 36 % des répondants. Les entreprises locales et les institutions publiques arrivent derrière et ne représentent un intérêt que pour 23 % et 21 % de la diaspora. Côté localisation, c’est la région de l’Afrique de l’Ouest qui a eu les faveurs des sondés, à 32 %. Le Maghreb, lui, est en dernière position : seuls 2 % des sondés envisagent de s’y installer.closevolume_off

De nombreux freins identifiés

Pour Landry Djimpe, associé chez Innocence Consulting, « tout le narratif sur la croissance économique du continent africain suscite des vocations auprès des jeunes de la diaspora. Ceux-ci désirent jouer un rôle actif dans l’émergence du continent africain, que ce soit en tant qu’entrepreneur ou, de préférence, au sein d’entreprises africaines ». Il admet que « la diaspora reste néanmoins très lucide sur le contenu des missions et les conditions de travail pour lesquelles elle est prête à s’engager ». Et elle est aussi consciente des freins qui subsistent à l’exercice d’une activité professionnelle en Afrique.

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Le manque d’informations sur les opportunités de carrière gêne, par exemple, près de 68 % des répondants. La moitié, surtout une grande part des ressortissants du Maghreb à 68 %, sont refroidis par une rémunération peu attrayante. Les faibles avantages fiscaux, l’adaptation à la culture, les délais des processus de recrutement et les réticences de la part de l’entourage sont encore d’autres facteurs qui freinent un éventuel retour. Et l’image que renvoient les entreprises africaines auprès de la diaspora ne va pas non plus en ce sens.

Plus de 70 % de ses membres pensent, en effet, que « décrocher un emploi ou une promotion en Afrique nécessite d’avoir des relations ». Le taux monte d’ailleurs à 90 % chez les moins de 24 ans. De même, plus de 35 % jugent les organisations africaines très hiérarchiques et 20 % seulement pensent que les entreprises sont propices à l’ascension professionnelle ou permettent d’avoir des échanges ouverts. Une opinion partagée par tous, quels que soient l’expérience professionnelle ou le niveau d’étude. Pour Saad Berrada, DRH d’Intelcia, une réflexion sur « l’organisation » et « la culture d’entreprise » est donc indispensable « afin de valoriser nos métiers et le marché du travail en Afrique ». Et d’attirer pour de bon la diaspora.

Source: Le Point Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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