Coronavirus : le Nigeria face à la chute des cours du pétrole

Le plus grand producteur d’or noir africain, qui va devoir revoir son budget à la baisse, cherche à limiter les retombées économiques de la crise liée à l’épidémie.

Le Nigeria va devoir revoir son budget à la baisse et stimuler sa production de pétrole pour faire face à l’effondrement des cours du baril dû à l’épidémie mondiale de coronavirus, ont annoncé des membres du gouvernement, lundi 9 mars. Le plus grand producteur d’or noir africain devrait voir ses recettes diminuer dans la foulée de la chute des prix du pétrole dans un contexte de crise entre les producteurs majeurs que sont l’Arabie saoudite et la Russie.

Le président Muhammadu Buhari a demandé à ses collaborateurs de lui présenter un rapport dès mercredi avec des propositions pour limiter les retombées économiques de la crise du coronavirus, a expliqué la ministre des finances, Zainab Ahmed, au sortir d’une réunion. « Il est très clair que nous devrons revoir le prix de référence du pétrole brut, que nous avons établi à 57 dollars le baril » pour l’année 2020, a-t-elle déclaré : « La conséquence, c’est qu’il y aura une baisse des revenus dans le budget, ce qui signifiera une réduction de la taille du budget. »

Le ministre du pétrole, Timipre Sylva, a déclaré qu’à court terme, le Nigeria chercherait à booster sa production de pétrole au-dessus des 2 millions de barils par jour actuels pour compenser une partie de la baisse des prix. « De toute évidence, nous allons augmenter notre production, car c’est désormais la tendance », a-t-il déclaré, sans donner d’objectif chiffré.

Le Nigeria, membre de l’OPEP, espère que les géants pétroliers russe et saoudien reprendront les discussions lorsqu’ils commenceront à sentir l’impact concret de la baisse des cours. « Nous pensons que dans les prochains jours, lorsque nous aurons tous commencé à voir l’effet de la baisse des prix, l’OPEP et les non-membres de l’OPEP, nous devrons peut-être nous réunir à nouveau et reconsidérer nos positions », a déclaré le ministre Sylva.

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Le Nigeria avait déjà du mal à voir sa croissance repartir après avoir traversé en 2016-2017 une récession majeure, causée par la chute des cours mondiaux du brut. Malgré les promesses faites par Abuja – qui tire environ 90 % de ses recettes du brut – de diversifier l’économie, le pays le plus peuplé d’Afrique reste très dépendant de l’or noir.

Source: Le Monde Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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