Coronavirus : le Maroc sur la brèche

Un agent marocain de la Santé scanne les passagers en provenance d’Italie à l’aéroport de Casablanca, le 3 mars 2020. © FADEL SENNA / AFP

Autant sur le terrain sanitaire qu’économique, le Maroc a mis en œuvre des mesures pour une meilleure résilience face au coronavirus Covid-19.

Un tout premier cas de Covid-19 a été confirmé au Maroc ce mardi. Un Marocain de 39 ans, en provenance de Bergame en Italie, a en effet été diagnostiqué positif par l’Institut Pasteur-Maroc. Il a depuis été placé en isolement dans un hôpital de Casablanca « où il sera pris en charge selon les mesures de santé en vigueur », a fait savoir le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb lors d’une conférence de presse ce mardi 3 mars. « Son état est stable et ne suscite pas d’inquiétudes », a précisé par ailleurs le ministère dans un communiqué.

Toutes les personnes en contact avec le malade ont été contactées, et celles jugées à risque, placées en isolement. Un processus identique à celui suivi pour les 167 Marocains de Wuhan rapatriés début février. Jusqu’ici, le Maroc avait détecté 27 cas suspects dans le royaume. Tous s’étaient révélés négatifs. Le cas confirmé ce mardi s’ajoute donc aux autres malades comptabilisés sur le continent, en Égypte, en Algérie, en Tunisie, au Nigeria et au Sénégal.

Le Maroc a « les moyens de faire face »

Lundi, le chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani a appelé devant la presse les « citoyens et les médias » à « rester calmes » et à « ne pas tomber dans la paranoïa et la psychose ». Pour Maryam Bigdeli, représentante de l’OMS dans le royaume, le Maroc dispose en effet « des moyens humains et techniques nécessaires pour faire face au coronavirus », affirme-t-elle dans une interview au site d’informations Médias24. Nous n’avons fait que renforcer les équipements. »

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Pour prouver sa réactivité, le gouvernement a d’ailleurs mis sur pied un comité de pilotage dédié à la surveillance épidémiologique. Composé du ministère de la Santé, de la Gendarmerie royale, des services de la médecine militaire, du ministère de l’Intérieur ou encore de la Protection civile, cette commission porte notamment la responsabilité des décisions prises dans le pays concernant la prévention contre le coronavirus.

Des mesures d’accompagnement mises en œuvre

« Report des manifestations sportives et culturelles programmées, annulation des rassemblements de masse et gestion des voyages vers et en provenance des pays qui connaissent une propagation communautaire » : toutes ces mesures, compilées dans un document relayé par Médias24, sont à la charge du comité de pilotage. À peine lancé, le groupe a déjà pris une première décision, lundi, en annulant la 15e édition du Salon de l’agriculture de Meknès, prévu du 14 au 19 avril. D’autres annulations ou report d’événements pourraient suivre dans les prochaines semaines.

Menace sur le tourisme ?

Malgré tout, les Marocains ont été jusque-là relativement épargnés par le coronavirus. Côté économie, le constat pourrait être différent. Car si Saad-Eddine El Othmani se veut rassurant, il a déclaré que l’impact du virus sur l’économie nationale était « bien présent », mais restait « limité ». L’avis de l’OCDE est quant à lui bien plus préoccupant. Pour l’organisation, l’épidémie du Covid-19 met « l’économie mondiale en danger ». Ses prévisions de croissance pour la Chine, ramenées à moins de 5 % en 2020, pourraient impacter le Maroc. Car le Royaume importe beaucoup de produits chinois, la Chine étant son quatrième partenaire commercial.

Les inquiétudes liées à la propagation du virus pourraient aussi toucher lourdement le tourisme, un secteur clé de l’économie marocaine. D’après le quotidien L’Économiste, près de 10 000 annulations de réservations ont déjà été enregistrées à Marrakech. Une cellule de crise dans la ville ocre vient d’ailleurs de voir le jour, afin de suivre au plus près l’évolution de la situation. « Il y a eu le Sras, Ebola, les attentats terroristes, Marrakech a toujours montré sa résilience », relativise un expert cité par le journal, membre de la cellule de suivi. Il en faudra pour atteindre l’objectif fixé pour le taux d’occupation moyen des hôtels de la ville, à 70 % en 2020.

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Source: Le Point Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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