COP25: modeste accord à Madrid sur les enjeux climatiques

Ce dimanche 15 décembre, la COP25 s’est contentée de souligner, lors de sa séance de clôture, le « besoin urgent » à agir contre le réchauffement. Mais sans parvenir à un accord sur plusieurs points essentiels répondant à l’urgence climatique et aux appels pressants des militants écologistes.

Un accord a minima, c’est ce que l’on craignait, car si la fin de cette COP 25 a été repoussée depuis deux jours, y compris la nuit dernière, c’est parce que les participants n’ont pu trouver de compromis. Dès la nuit dernière les organisations de défense de l’environnement parlaient d’échec, Greta Thunberg l’a tweeté, « il semble que la COP 25 est en train de tomber en morceau, la science est claire, mais la science est ignorée » a-t-elle ajouté.

Difficile de mettre 197 pays d’accord

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres s’est même dit « déçu » par la COP 25 et regrette une « occasion ratée ». Au terme de deux semaines de négociations difficiles, la conférence organisée à Madrid a échoué à trouver un accord sur les règles des marchés carbone internationaux, dernier volet du manuel d’utilisation de l’accord de Paris de 2015. 

Il est bien difficile de mettre 197 pays d’accord et les propositions de la présidence chilienne, ce samedi, ont été rejetés, parfois pour des raisons complètement opposées, pour certains pays ça n’allait pas assez loin, pour d’autres c’était beaucoup trop audacieux.

Le texte final appelle à des « actions urgentes » pour réduire l’écart entre les engagements et les objectifs de l’accord de Paris de limiter le réchauffement à +2°C, voire +1,5°C. Mais le langage est « tortueux » et le résultat « médiocre », a estimé Catherine Abreu, du Climate Action Network.

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Au bout du compte, en l’état actuel des engagements, les prévisions estiment que l’augmentation des températures pourrait être de 4° ou 5° à la fin du siècle. On n’a pas pour l’instant le détail de ce qui figure dans cet accord conclu ce dimanche 15 décembre en fin de matinée.

Rendez-vous à Glasgow en 2020

« Les principaux acteurs dont on espérait des avancées n’ont pas répondu aux attentes », a indiqué Laurence Tubiana, architecte de l’accord de Paris, notant toutefois que l’alliance des États insulaires, européens, africains et latino-américains, avait permis « d’arracher le moins mauvais résultat possible, contre la volonté des grands pollueurs ».

Sans surprise, quasiment aucun des grands pays émetteurs n’a fait d’annonce significative pour réhausser ses ambitions ni donné de signe clair d’une telle intention pour 2020. Évidemment pas les États-Unis qui quitteront l’accord de Paris en novembre prochain, mais pas non plus la Chine ou l’Inde.

Dans le collimateur des défenseurs de l’environnement se trouvent l’Arabie saoudite, ainsi que le Brésil et l’Australie tous deux accusés de vouloir introduire des dispositions décriées dans les règles sur les marchés carbone, dont l’adoption a été à nouveau reportée.

Cependant, beaucoup d’observateurs ont souligné le rôle positif de l’Union européenne qui a endossé cette semaine à Bruxelles l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. La prochaine COP26, quant à elle, se tiendra à Glasgow en Écosse en 2020. Quelque 80 pays envisagent d’y proposer une révision de leurs engagements, une proposition ambitieuse, mais ces pays ne représentent que 10% des émissions mondiales de CO2.

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Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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