Centrafrique : fusion des principaux groupes armés à l’approche de la présidentielle

Une patrouille de la Minusca dans les rues de Bangui.

Les leaders des trois principaux groupes armés, qui occupent la grande majorité du territoire centrafricain et mènent une offensive dans le nord et l’ouest du pays, ont annoncé leur fusion et la création d’une coalition.

Les membres de ces groupes armés décident « de fusionner tous nos mouvements en une seule entité, désignée Coalition des patriotes pour le changement (CPC), placée sous commandement unifié », ont-ils écrit dans un communiqué publié samedi, invitant « tous les autres groupes armés à adhérer ». Leur annonce survient alors que le premier tour des élections présidentielle et législatives est prévu le 27 décembre.

La CPC rassemble aujourd’hui des groupes issus de la Séléka et des milices antibalaka contre le président Faustin-Archange Touadéra. Les leaders de cette coalition, qui menace désormais la capitale Bangui d’un blocus à distance, appellent leurs membres à « fraterniser » avec les soldats des forces régulières qui désirent les rejoindre, à « respecter scrupuleusement l’intégrité des populations civiles« , et à « laisser passer librement les véhicules » des Nations unies et des humanitaires.

La Minusca « en alerte maximale »

Les Casques bleus sont « en alerte maximale » pour empêcher les groupes armés « de perturber les élections », a déclaré la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) dans un communiqué publié vendredi. Selon des sources humanitaires et onusiennes, les groupes armés se sont emparés vendredi de plusieurs localités situées sur les axes qui desservent Bangui.

La Minusca « a déployé vendredi des forces à Bossemptélé et à Bossembélé, deux localités de la préfecture de l’Ombella-M’Poko cibles d’attaques (menées) par des éléments armés du 3R, du MPC et des anti-Balaka », a déclaré dans un communiqué son porte-parole Vladimir Monteiro. Ces trois groupes armés ont menacé de s’en prendre au pouvoir du président Faustin-Archange Touadéra si ce dernier organise des fraudes, comme ils l’en accusent, pour obtenir un second mandat.

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Les tensions sont très vives en Centrafrique, où les partisans du président Touadera ont accusé mercredi l’ancien président François Bozizé, exclu du scrutin par la Cour constitutionnelle, de préparer un « plan de déstabilisation du pays » alors que l’opposition craint des fraudes massives aux élections.

Source: Jeune Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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