Ethiopian workers construct on March 31, 2015 the Grand Renaissance Dam near the Sudanese-Ethiopian border. Ethiopia began diverting the Blue Nile in May 2013 to build the 6,000 megawatt dam, which will be Africa’s largest when completed in 2017. The leaders of Egypt and Ethiopia promised on March 24 to boost cooperation on the Nile river and turn a page on a long-running row over Addis Ababa’s controversial dam project. Egypt, heavily reliant for millennia on the Nile for agriculture and drinking water, feared that the Grand Renaissance Dam would decrease its water supply. AFP PHOTO / ZACHARIAS ABUBEKER (Photo by ZACHARIAS ABUBEKER / AFP)

L’Égypte a appelé à une médiation internationale au sujet de la construction controversée d’un méga barrage sur le Nil par l’Éthiopie, après des négociations tripartites au Soudan ayant abouti à une « impasse »

Après l’échec des négociations entre l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudanà propos d’un méga barrage controversé sur le Nil, Le Caire a demandé une médiation internationale, dans un communiqué publié tard samedi 5 octobre par le ministère de l’Irrigation.

L’Égypte craint que la construction du grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil Bleu, entamée en 2012 par l’Ethiopie, n’entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90 % pour son approvisionnement en eau.

Le Caire a appelé à « l’implication d’une médiation internationale dans les négociations sur le barrage de la Renaissance », à l’issue de nouveaux pourparlers cette semaine à Khartoum.

« Les négociations sur le barrage de la Renaissance sont dans une impasse », a ajouté le ministère égyptien, la délégation éthiopienne ayant « rejeté toutes les propositions qui prennent en compte les intérêts de l’Égypte en matière d’eau ».

Le ministre éthiopien de l’Eau et de l’Énergie Seleshi Bekele a cependant refusé de parler d' »impasse », estimant que des questions en suspens pouvaient encore être résolues.

« Défendre son droit à l’eau »

Dans un autre communiqué, la présidence égyptienne a appelé les États-Unis à jouer « un rôle actif » pour résoudre le différend, affirmant la nécessaire intervention d’un pays tiers pour « sortir de l’impasse ». L’Égypte est « déterminée à défendre son droit à l’eau », a affirmé samedi sur Twitter le président Abdel Fattah al-Sissi.

La Maison Blanche avait exprimé, vendredi, son « soutien » aux négociations, appelant les trois pays à « faire preuve de bonne volonté pour parvenir à un accord ».

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La diplomatie éthiopienne a estimé que la demande de médiation internationale du Caire était « un déni injustifié des progrès » réalisés pendant les négociations. « Cela va à l’encontre des souhaits de l’Éthiopie », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Le Nil Bleu, qui prend sa source en Éthiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Égypte, avant de se jeter dans la Méditerranée.

Le barrage de la Renaissance est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, avec une production de 6 000 mégawatts. Des analystes estiment que l’absence d’accord entre l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte pourrait susciter un conflit entre les trois pays et avoir de graves conséquences humanitaires.

Source: France 24/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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