Aérien : pourquoi Brussels Airlines continue de croire à l’Afrique

Après avoir relancé ses vols sur le continent en juin 2020, la compagnie belgo-allemande renforce son offre pour résister à la crise et défendre ses positions, notamment face à Air France. 

« Le redémarrage a été assez lent à partir de juin 2020 mais, en 2021, il y a eu une nette progression. Et nous espérons qu’elle sera encore plus élevée en 2022. » Tel est le plan de bataille africain de Brussels Airlines dessiné, malgré l’apparition du variant Omicron du Covid-19, par Philippe Saeys-Desmedt, vice-président chargé des ventes pour l’Afrique subsaharienne de Lufthansa, maison mère de la compagnie belge depuis la fin de 2016.

« Notre clientèle africaine a été la plus résiliente de toutes nos dessertes au niveau mondial », reprend le responsable, aux manettes du transporteur depuis les années 1990 et aujourd’hui à la tête d’une compagnie mise à mal par la pandémie.

Hausse des fréquences

Brussels Airlines a enregistré un chiffre d’affaires (CA) au premier semestre de 2021 en recul de 45 % par rapport à la même période l’année précédente, les résultats pour l’ensemble de l’année 2021 n’étant pas encore disponibles. Sur la même période, le taux d’occupation a diminué de 11,7 points pour s’établir à 60,7 %. En 2020, la compagnie avait réalisé un CA de 414 millions d’euros, en repli de 72 % par rapport à 2019 (où il était de 1,47 milliard d’euros).

Les lignes africaines (17 destinations) représentent plus de 80 % du réseau long-courrier de Brussels Airlines et un tiers de son CA. En 2018, année faste, la compagnie avait transporté 1,2 million de passagers en Afrique, restant derrière Air France.

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Pour encourager le rebond anticipé cette année, Brussels Airlines, qui avait dû réduire sa flotte intercontinentale de 10 à 8 appareils en 2020, va récupérer un avion, un neuvième Airbus 330, à partir de juin. La compagnie n’opère ses vols sur le continent qu’avec un seul type d’avion, des A330-300, pour faciliter la maintenance.

LE TRANSPORTEUR A ÉTABLI SIX PÔLES CONTINENTAUX : ABIDJAN, DAKAR, NAIROBI, LAGOS, DOUALA ET JOHANNESBURG

Ce nouvel appareil va lui permettre de rouvrir en zone subsaharienne deux dessertes qui avaient été suspendues en raison de la crise sanitaire : Ouagadougou au Burkina Faso, et Conakry en Guinée, qui seront desservies trois fois par semaine.

Offres premium

En parallèle, la fréquence des vols sur cinq destinations en Afrique de l’Ouest et de l’Est va augmenter. Les villes de Banjul (où Air France a ouvert une liaison en novembre dernier), Lomé, Monrovia et Kigali bénéficieront de cinq vols hebdomadaires quand le vol à destination d’Entebbe sera, lui, quotidien.

Pour gérer l’activité sur le continent, le transporteur a établi six pôles – Abidjan, Dakar, Nairobi, Lagos, Douala et Johannesburg – articulés avec le réseau de deux autres compagnies intégrées au groupe Lufthansa, Swiss et Austrian Airlines. Les différentes zones sont pilotées par des directeurs généraux, le tout chapeauté depuis Bruxelles qui demeure le hub africain.

Sur le plan stratégique, la compagnie entend continuer de se positionner sur tous les segments du marché. Si celui dit VFR (Visit Friends Relatives) est au cœur du plan de reconquête, de nouvelles offres tarifaires premium, notamment des cabines business aménagées comme celles des premières de certains concurrents, sont proposées.

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Liaisons vers New York

L’activité cargo, assurée par la maison mère Lufthansa et qui s’est largement maintenue durant la période, restera cruciale en 2022. Kinshasa, destination phare de la compagnie, a retrouvé des couleurs tant sur le créneau business qu’économique, de même que les destinations purement touristiques en Afrique australe comme Victoria Falls au Zimbabwe, Mombasa au Kenya, ou encore Zanzibar en Tanzanie.

Par ailleurs, de nouveaux vols quotidiens Bruxelles-New York (contre une fréquence de quatre par semaine par le passé) doivent permettre d’accueillir des passagers d’Afrique de l’Ouest qui n’ont pas de possibilité de liaisons directes avec les États-Unis.

Source: Jeune Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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