Zlecaf : l’Union africaine parie sur le numérique pour accélérer la mise en œuvre dès janvier 2021

Zlecaf

Reportée en raison des chamboulements provoqués par la pandémie de Covid-19, la mise en oeuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) se fera finalement à partir du 1er janvier 2021. L’Union africaine (UA) qui en a fait l’annonce, entend s’appuyer le numérique pour accélérer le processus.

La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) devrait désormais être mise en œuvre à partir du 1er janvier 2021, annonce l’Union africaine (UA) dans un communiqué publié vendredi 14 août. Pour accélérer le processus, l’UA mise sur le numérique et entend multiplier les discussions et négociations en ligne, alors que l’ouverture des frontières reste encore timide. « Cela contribuera à faire en sorte que les pays africains soient en mesure de respecter la nouvelle date du 1er janvier 2021 fixée par les chefs d’État et de gouvernement pour le début des échanges dans le cadre de la Zlecaf, eux qui se sont fermement engagés à remettre le programme de la Zlecaf sur les rails après le report du début des négociations initialement prévu pour le 1er juillet 2020 », explique la plus grande institution panafricaine. « Cela tient également compte, poursuit l’UA, du fait que toutes les analyses et études confirment que la Zlecaf représente la meilleure politique et stratégie d’assurance de l’Afrique pour se remettre de la pandémie de Covid-19 ».

En pleine propagation du coronavirus sur le continent en avril dernier, Wamkele Mene, secrétaire général de la Zlecaf, révélait le report de l’opérationnalité de l’accord. A ce moment-là, rien n’était encore clair quant au nouvel agenda. Il semble que la manière dont la pandémie a évolué sur le continent favorise une concrétisation dans quatre mois. Celle-ci, pour rappel, consistera notamment en le démantèlement tarifaire du commerce entre les 55 pays du continent. L’Afrique créera ainsi le plus grand bloc commercial régional au monde, de 3,4 milliards de dollars et 1,3 milliard d’habitants.

A LIRE AUSSI:   Coronavirus : l'OMS signe la fin des essais sur l'hydroxychloroquine

Plusieurs initiatives pour rassurer les Etats africains

Cependant, plusieurs Etats africains ont émis des réserves quant à la digitalisation du processus de mise en œuvre de la Zlecaf, reconnait l’UA. Pour rassurer les gouvernements, l’Union travaille actuellement sur plusieurs solutions afin de garantir la sécurité des discussions. Une plateforme sécurisée, fruit d’un partenariat public-privé entre la Commission de l’UA et plus de 24 multinationales africaines et institutions panafricaines, est en cours d’élaboration.

Entre autres solutions en cours : une vaste initiative pour améliorer la cybersécurité dans les affaires multilatérales sur le continent ; la conception et le déploiement d’un cadre technologique pour l’alignement des plateformes de commerce électronique ; la mise en place d’une plateforme technologique panafricaine pour permettre aux citoyens du continent de voyager à travers les frontières, ainsi que la numérisation de la biosurveillance et les protocoles de dépistage biologique des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC) élaborés dans le cadre de l’Initiative du corridor ouvert de l’UA.

La crise provoquée par la pandémie de Covid-19 a agenouillé les économies de la planète. En Afrique où les investissements directs étrangers (IDE), véritables moteurs économiques, devraient chuter de 25% à 40% en 2020 selon le dernier rapport de la CNUCED, l’UA ne trouve en la Zlecaf un catalyseur certain pour le redécollage économique à travers le continent. « Il faudra un certain temps avant que les IDE ne commencent à revenir en force sur le continent […] Si l’Afrique veut se remettre rapidement. . . il doit entreprendre le commerce des produits à valeur ajoutée et la meilleure plate-forme pour cette diversification des exportations est la Zlecaf », a déclaré au Financial Times Albert Muchanga, commissaire au commerce et à l’industrie de l’UA.

A LIRE AUSSI:   Premiers accords européens pour une coalition de forces spéciales au Sahel

Source: La Tribune Afrique /Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

La France place toutes les frontières du Burkina Faso en «zone rouge»

Read Next

Zimbabwe : le gouvernement accuse un évêque de pousser au « génocide »