Zimbabwe : la légitimité de Mnangagwa remise en cause

Un membre de la ligue des jeunes de l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU PF), le parti au pouvoir au Zimbabwe, a lancé une action en justice pour invalider la constitutionnalité de l’arrivée au pouvoir du président Emmerson Mnangagwa en 2017.

Ce recours de Sybeth Musengezi devant la Haute Cour de Harare a pour but de déclarer inconstitutionnelle la réunion du Comité central de la ZANU PF du 19 novembre 2017, qui a écarté l’ancien président Robert Mugabe de la tête du parti au profit de Mnangagwa, écarté à l’époque.

Selon Musengezi, plusieurs dispositions de la constitution de la ZANU PF ont été violées lors de la session spéciale du comité central convoquée à la hâte, dans le but de renverser Mugabe de son poste de président du parti et de président de la République

« Tout cela a été fait en dehors des dispositions de la constitution de la ZANU PF, qui stipule clairement que le secrétaire d’administration de la ZANU PF est le seul à pouvoir convoquer une session du comité central dans l’exercice de ses pouvoirs », a déclaré Musengezi lors d’une interview avec la South African Broadcasting Corporation (SABC).

Il a ajouté : « Mais malheureusement, pour des raisons connues des personnes qui ont convoqué la réunion, le Secrétaire à l’administration n’a pas convoqué la session du comité central ».

La réunion aurait été convoquée par Patrick Chinamasa, qui était le Secrétaire aux affaires juridiques du parti. Il a cité une autre anomalie concernant la façon dont la réunion a été gérée, arguant que la constitution de la ZANU PF stipule que seul le président du parti peut présider les réunions du comité central et, en son absence, le vice-président ou le président peut présider les débats. Aucun des trois n’a présidé la réunion et n’a été invité à y assister, ce qui fait de la session spéciale un rassemblement illégal, selon Musengezi.

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Mnangagwa est arrivé au pouvoir dans des circonstances controversées, à la suite d’une transition menée par l’armée qui a renversé Mugabe, qui avait dirigé le Zimbabwe pendant plus de 37 ans. Son ascension au pouvoir est intervenue après son départ du pouvoir de Mugabe qui l’avait renvoyé pour « déloyauté et conduite incompatible avec ses fonctions officielles ».

En septembre 2018, dans une vidéo mise en ligne par les quotidiens NewsDay et The Herald, Robert Mugagbé décédé le 6 septembre 2019, avait reconnu le pouvoir de son successeur après sa victoire à la présidentielle du 30 juillet de la même année.

Source: APA News/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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