Tentative de coup d’État en Éthiopie : le chef d’état-major de l’armée et le président de la région d’Amhara tués

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, pendant une conférence de presse le 25 août 2018

Le chef d’état-major de l’armée éthiopienne a été abattu quelques heures après une tentative de coup d’État dans l’Amhara, État régional dont le président a également été tué, a déclaré le 23 juin une porte-parole du Premier ministre.

La porte-parole d’Abiy Ahmed, Billene Seyoum, a affirmé à la presse qu’un « commando de tueurs », dirigé par le chef de la sécurité de l’Amhara (nord-ouest), avait fait irruption dans une réunion samedi après-midi, blessant mortellement le président de la région Ambachew Mekonnen et un autre haut responsable.

« Plusieurs heures plus tard, dans ce qui semble avoir été une attaque coordonnée, le chef d’état-major des forces armées éthiopiennes, Seare Mekonnen, a été tué à son domicile par son garde du corps », toujours selon la porte-parole. Un général à la retraite qui lui rendait visite a également été abattu.

Le garde du corps a été arrêté, mais le chef de la sécurité de l’Amhara, Asaminew Tsige, est en fuite, selon d’autres sources.

Internet était coupé en Éthiopie, et aucune information supplémentaire sur l’attentat contre le haut responsable militaire n’était disponible. Samedi soir, le gouvernement éthiopien avait annoncé qu’une tentative de « coup d’État » avait été perpétrée par un « groupe armé » en Amhara, la deuxième région la plus peuplée du pays, sans non plus fournir de détails sur ces violences.

Le gouvernement en « capacité de vaincre ce groupe armé »

« La tentative de coup dans l’État régional d’Amhara est contraire à la Constitution et vise à saborder la paix chèrement acquise dans la région », avait déclaré dans un communiqué le bureau du Premier ministre.

« Cette tentative illégale doit être condamnée par tous les Éthiopiens et le gouvernement fédéral a toutes les capacités pour vaincre ce groupe armé », avait-il ajouté.

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Un journaliste présent à Bahir Dar, la capitale régionale, a dit à l’AFP que des coups de feu ont été entendus peu après le coucher du soleil et se sont poursuivis plusieurs heures durant. La fusillade s’est ensuite calmée, a-t-il rapporté.

Depuis son arrivée au pouvoir en avril 2018 après deux ans de troubles en Éthiopie, le Premier ministre réformateur Abiy Ahmed s’est efforcé de démocratiser le pays.

Il a notamment légalisé des groupes dissidents, amélioré la liberté de la presse et réprimé les atteintes aux droits humains en arrêtant des dizaines de responsables de l’armée et des services de renseignement.

Il s’est également lancé dans un programme de réformes économiques, et a fait la paix avec l’Érythrée après plus de vingt ans de conflit.

Tensions interethniques récurrentes

Mais il doit faire face à des tensions interethniques récurrentes, généralement liées à la possession des terres et à l’utilisation des ressources, qui dégénèrent souvent en violences dans ce pays de plus de 100 millions d’habitants.

Plus d’un million de personnes ont été déplacées par ces violences interethniques, que les analystes attribuent également à l’affaiblissement du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF), le parti au pouvoir autrefois tout-puissant, et à divers groupes qui profitent de la phase actuelle de transition politique pour essayer d’imposer leurs intérêts.

En juin 2018, une attaque à la grenade au cours d’un meeting auquel participait Abiy Ahmed avait fait deux morts. Le procureur général éthiopien avait indiqué qu’un officier de renseignement non identifié était soupçonné de cet attentat.

Source: Jeune Afrique/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

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Tribune d'Afrique

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