Tchad : l’état d’urgence levé dans les provinces de l’est et du nord

ville de n’djamena

Quelque 10 000 armes ont été récupérées auprès des civils pour mettre fin aux conflits mortifères entre cultivateurs et éleveurs.

L’état d’urgence, en place depuis août dans l’est et le nord du Tchad, a été levé, a annoncé le ministre de la défense, samedi 25 janvier, à Abéché. Les provinces du Ouaddaï, du Sila (est) et du Tibesti (nord) avaient été placées en état d’urgence pour faire face notamment aux conflits mortifères qui opposaient cultivateurs et éleveurs.

L’un des objectifs était notamment le désarmement des civils. « 10 000 armes de tous calibres ont été récupérées », s’est félicité le ministre de la défense, Mahamat Abali Salah, dans un discours prononcé lors d’une cérémonie organisée pour l’occasion dans l’est, affirmant que « l’état d’urgence a atteint les objectifs assignés ».

L’opération s’est déroulée « sans bavures ou débordements », a pour sa part déclaré le général Ousmane Bahar Mahat Itno, chargé de la coordination de l’état d’urgence dans le Ouaddaï, lors de la même cérémonie qui se déroulait en l’absence de son oncle, le président Idriss Déby Itno. Le ministre a indiqué que le comité de désarmement serait renforcé en hommes et en matériel afin de maintenir la sécurité à travers tout le pays et que des réunions sécuritaires devraient se tenir dans toutes les provinces.

« Un calme trompeur »

« C’est vrai qu’une accalmie relative semble être observée dans ces provinces, mais c’est au prix des violations des libertés fondamentales des citoyens ainsi que de la vie économique, qui a pris un sacré coup », a tempéré auprès de l’AFP Jean Bosco Manga, membre fondateur du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés (MCPL) au Tchad.

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Même manque d’enthousiasme de la part du gouverneur du Sila, Kedelah Younous Hamidi. « Le calme que nous vivons à Sila est un calme trompeur, un calme éphémère, et tous les ingrédients d’une reprise de l’hostilité sont réunis », a-t-il dit à l’AFP, assurant qu’un nombre important d’armes restaient en circulation.

Dans l’est du Tchad, les tensions entre cultivateurs ouaddaïens et éleveurs nomades arabes existent depuis des années mais se sont intensifiées. Mi-août, plus de 50 personnes sont mortes dans des affrontements dans la province du Sila.

Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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