Soudan : Le chef de l’armée fustige l’Exécutif

Abdel Fattah Al Burhane, le chef de l’armée soudanaise

Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah Al Burhane, a critiqué hier l’Exécutif, composé en majorité de civils, et a loué le rôle de l’armée, selon des médias.

S’adressant à une unité de l’armée stationnée au sud de Khartoum, le général, qui préside aussi le Conseil souverain, la plus haute instance exécutive, composée de six civils et cinq militaires et chargée de mener la transition au Soudan, a assuré que l’Exécutif a échoué. «Un an après sa création, j’estime que le Conseil de transition (le Conseil souverain et le gouvernement, ndlr) a échoué à répondre aux aspirations du peuple et de la révolution de décembre (2018) et a accru les souffrances du peuple», a-t-il déclaré.

Il a appelé «les partenaires de la transition à achever la mise en place du Conseil législatif». La formation de cette instance de 300 membres, qui devait voir le jour trois mois après la signature de l’accord de transition entre militaires et civils en août 2019, a été repoussée à la fin de l’année. Le général Al Burhane a en revanche fait l’éloge des «forces armées soudanaises qui resteront la première force à défendre le peuple, protéger ses acquis et œuvrer pour protéger sa glorieuse révolution».

Les relations entre dirigeants civils et militaires se sont détériorées depuis la création, début décembre, par un décret du général Al Burhane, d’un «Conseil des partenaires de la transition» (CPT), «chargé de diriger la période de transition, résoudre les divergences (entre les composantes exécutives) et doté de toutes les prérogatives nécessaires pour exercer son pouvoir».Advertisements

Ce décret a suscité une levée de boucliers au Conseil des ministres, dirigé par Abdallah Hamdok, qui a estimé que le général Al Burhane a outrepassé ses prérogatives. Hier, ce dernier a soutenu que le CPT «n’avait rien à voir avec les institutions gouvernementales (…) et qu’il n’interviendrait jamais dans leur travail».

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Selon la presse, A. Hamdok a informé en début de semaine les Forces pour la liberté et le changement (FLC), moteur du soulèvement qui a entraîné la chute de l’autocrate Omar El Béchir en avril 2019 et désormais force politique prépondérante, de son désaccord sur les pouvoirs accordés à cette instance. Par ailleurs, la Russie a signé avec le Soudan un accord lui permettant la création d’une base navale en mer Rouge pour le ravitaillement de sa flotte, selon un document officiel disponible sur le site du gouvernement russe.

Selon ce document, dont une version préliminaire a été publiée en novembre, la Russie établira au Soudan un «centre de support logistique» où pourront être assurées «des réparations, des opérations de ravitaillement et le repos de membres d’équipage» de la marine russe. Cette base pourra accueillir au maximum 300 militaires et personnel civil, ainsi que quatre navires, dont des engins à propulsion nucléaire.

La Russie aura le droit de transporter via les ports et aéroports du Soudan «des armes, des munitions et des équipements» nécessaires pour le fonctionnement de cette base navale. Cet accord sera en vigueur pour 25 ans, après un renouvellement automatique de 10 ans si aucune des parties ne demande sa cessation au préalable. Il s’agira de la première base navale russe sur le continent africain.

Source: El watan/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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