Soudan: la reprise des négociations s’annonce difficile

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Au Soudan, suite au massacre du lundi 3 juin, le processus de transition post-Omar el-Béchir est bloqué. Il n’y a plus de contact direct entre militaires et manifestants. Vendredi, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a tenté une médiation mais le chemin s’annonce difficile avant une reprise du dialogue. L’opposition reprend ses actions de protestation avec une campagne de désobéissance civile ce dimanche 9 juin.

Pour cette nouvelle action, l’Alliance pour la liberté et le changement appelle à la prudence. « Les miliciens poursuivent, arrêtent et menacent des employés des secteurs bancaire, électrique et aéroportuaire », prévient l’organisation en tête de la révolte.

« C’est une campagne risquée car les putschistes pourraient être tentés de briser à nouveau le mouvement dans le sang », ajoute un représentant.

Depuis l’attaque du sit-in, le chef de la junte, Abdel Fatah al-Burhan a proposé une reprise des pourparlers sans conditions. « Hors de question », répondent les civils qui, eux, ont posé des exigences, notamment que le Conseil militaire reconnaisse sa culpabilité dans le massacre et qu’une commission d’enquête internationale soit mise sur pied.

Vendredi, le Premier ministre éthiopien a bien tenté une médiation. Selon Rashid Saeed, porte-parole de l’Association des professionnels, Abiy Ahmed a proposé un retour aux accords signés mais rompus par la junte, compromis qui départageait le pouvoir au Parlement et au gouvernement. Quant au Conseil de souveraineté, l’organe qui piloterait la transition et dont les négociations n’avaient jamais abouti, le chef du gouvernement éthiopien a proposé huit civils et sept militaires, avec une présidence tournante.

Or, juste après leur sortie de l’ambassade d’Éthiopie, deux opposants, Mohamed Esmat et Ismaïl Jalab, ont été arrêtés. « C’est un très mauvais signe qui prouve que la junte ne veut pas négocier », réagit Rashid Saeed.

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■ Reportage : à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum, une partie de la population est prête à reprendre la révolution

Une dizaine de jeunes dégage quelques pierres, branches et ordures qui bloquaient la route. Ils regardent constamment autour d’eux au cas où les FSR débarquent. « Les FSR nous traitent avec des balles. Ils débarquent et nous tirent dessus. J’en ai vu un sur un pick-up abattre un gamin comme un chien. Un autre a assassiné un homme qui achetait du pain ainsi que son voisin. Les gens sont tués au hasard. Dès que les FSR voient des barricades, ils visent ceux qui sont autour sans distinction »,

raconte Mohamed Tahir, 19 ans…Reportage à Omdurman.08-06-2019 – Par RFI

Source: RFI/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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