Règlement de la crise libyenne : Une majorité d’acteurs favorables aux élections

La quasi-majorité du Conseil national pour le soutien des élections, tenu hier 3 novembre en Libye avec la participation d’acteurs locaux, politiques et associatifs, a soutenu la tenue des élections générales en Libye dans les dates fixées à Genève en février dernier.

Cette rencontre est donc allée dans le même sens que la conférence internationale, tenue le 21 octobre à Tripoli en présence de 27 pays et 4 organisations internationales. Seule la Turquie et, à un degré moindre, le Qatar, ainsi que les Frères musulmans libyens, appellent au report de ce scrutin. Les observateurs prédisent l’échec des fans de l’axe Doha / Istanbul dans ce rendez-vous électoral.

Les favorables aux élections générales en Libye mettent la pression sur la Haute Commission nationale électorale (HCNE) et son président, Imed Essayah, pour lancer pratiquement l’opération électorale, en fixant les dates de dépôt des candidatures et celles des campagnes électorales. Le Conseil national pour le soutien des élections s’est tenu hier 3 novembre à Tripoli en présence de députés, membres du Conseil de l’Etat, ministres, membres du Conseil présidentiel, membres de la Commission des 60 pour la rédaction de la Constitution, associations de la société civile et membres des commissions du Dialogue national, pour exprimer l’existence d’une quasi-majorité soutenant la tenue de ce processus électoral, de toutes les régions du pays, Est, Ouest et Sud.

La tribune a vu se succéder le Misrati Fathi Bach Agha, l’ex-ministre de l’Intérieur d’Al Sarraj d’octobre 2018 à mars 2021 ; l’ex-chef de gouvernement de novembre 2012 à mars 2014, Ali Zeydane ; le membre de la commission nationale du Dialogue, Souleymane Fekih ; l’ex-vice-président du Conseil présidentiel, Moussa Kouni ; la membre du conseil national du Dialogue de Genève, Saïda Yaakoubi, et bien d’autres acteurs libyens ayant assumé des responsabilités en Libye. La quasi-majorité est favorable à la tenue imminente des élections. Bach Agha a considéré que «la Libye et ses institutions sont en danger. Pas de stabilité sans scrutin». Zeydane a assuré que «c’est l’unique moyen d’installer un pouvoir légitime».

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Moussa Al Kouni a expliqué que «tenir des élections dans des conditions non optimales, c’est beaucoup mieux que de ne pas tenir des élections». Saïda Yaakoubi a assuré que «le processus électoral est déjà en marche et nul n’est en mesure de l’arrêter». Il est vrai que l’une des voix discordantes fut Nadia Omrane, la membre du Conseil des 60 pour la rédaction de la Constitution, qui a considéré que «c’est de la fantaisie que de parler d’élections, alors que le pays vit encore dans l’instabilité».

Processus électoral

Au niveau de la logistique et de l’organisation, le président du HCNE, Imed Essayeh, a assuré que «l’instance électorale est disponible à tenir ses engagements, si la Chambre des députés ordonne la tenue des élections». Sur un autre plan, le PNUD a accordé à la Libye le montant de 88 350 000 dollars pour la tenue des élections, selon une publication sur la page officielle de la délégation en Libye. Un accord a été signé dans ce sens à Tripoli avec Imed Essayah, le président du HCNE.

Par ailleurs, les recommandations du Conseil national pour le soutien des élections sont favorables à la tenue des élections. Même Mohamed Saouan, l’ex-leader du Parti de la justice et de l’édification, l’aile politique des Frères musulmans, a annoncé lors du Conseil, la création du parti démocratique et s’est dit favorable à la tenue des élections. Les réserves ne viennent désormais que des islamistes radicaux, dont le mufti Sadok Ghariani, ou l’islamiste Ali Sallabi, basés tous les deux en Turquie.

Les échos de l’entourage du chef du gouvernement, Abdelhamid Dbeyba, font état qu’il n’est pas encore prêt pour soutenir des listes électorales, pouvant proposer sa reconduction au pouvoir suite à des élections immédiates. C’est la raison pour laquelle l’axe Doha-Istanbul n’est pas chaud pour les élections. Mais il y sera peut-être contraint, car ne pouvant pas s’y opposer.

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Source: El watan/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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