RDC: Thomas Lubanga et Floribert Ndjabu retrouvent la liberté en Ituri

Dans le nord-est de la RDC, les derniers membres de la task force de la présidence restés otages du groupe armé Codeco depuis plus de deux mois sont désormais libres. Les anciens chefs de guerre Thomas Lubanga et Floribert Ndjabu, respectivement coordonnateur et coordonnateur adjoint, de l’équipe des émissaires dépêchés en Ituri pour négocier un cessez-le-feu auprès des miliciens ont été libérés. Les circonstances de cette fin de calvaire sont restées floues jusqu’à ce que Thomas Lubanga ne s’exprime personnellement.

« Nous étions dans un goulot d’étranglement. Il n’y avait plus d’issue pour nous vu les enchères qui étaient montés autour de nos personnes par nos ravisseurs. Nous constituions pour nos ravisseurs des trophées avec lesquelles ils pouvaient faire des chantages autant qu’ils le voulaient et pendant des mois », a déclaré Thomas Lubanga après sa libération. C’est au pied d’une colline dans la localité de Lopa, à plusieurs dizaines de kilomètres du chef-lieu Bunia, qu’il a été accueilli par l’armée et ses proches.

Au total, huit membres de cette task force présidentielle avaient été pris en otage le 16 février par les combattants du groupe armé Coopérative pour le développement du Congo (Codeco). La délégation comprenait notamment les anciens chefs de guerre Thomas Lubanga, Germain Katanga -jadis condamnés par la Cour pénale internationale (CPI) pour ces crimes contre l’humanité au début des années 2000-, Floribert Ndjabu, le professeur Jean-Baptiste Dhechuvi, Janvier Ayendu Bin Ekwale, deux colonels de l’armée congolaise et le chauffeur du groupe. Un premier otage, le professeur Jean-Baptiste Dhechuvi, avait été libéré le 21 mars, puis trois autres, dont le général Germain Katanga, le 4 avril.

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Thomas Lubanga a assuré que leur libération, lundi vers deux heures, avait été rendue possible grâce à « une coordination parfaite de nos forces armées avec les colonels qui étaient (otage) avec nous ». « Nous avons bénéficié des orientations professionnelles de la part du secteur opérationnel, de la garde républicaine. C’est une libération des guerriers, de bravoure », a ajouté M. Lubanga avant d’être évacué d’urgence, en début d’après-midi, dans la capitale Kinshasa avec les membres de la task force dont il est le coordonnateur.

La milice exigeait notamment la fin de l’état de siège, la libération des prisonniers et une amnistie. Plusieurs dizaines de détenus assimilés aux combattants de la Codeco avaient été relâchés par les autorités congolaises à Bunia, fin mars, en contrepartie de la libération de quatre premiers otages.

L’Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont placées sous état de siège depuis onze mois. La mesure n’a pas permis jusqu’ici de mettre fin aux exactions des groupes armés dans la région. Le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde à la tête d’une forte délégation gouvernementale a entamé, lundi, une visite de cinq jours dans la région pour évaluer cette mesure critiquée par l’opposition et la société civile.

Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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