RDC: le camp Kabila affiche sa ferme opposition face à la procédure en cours de validation des membres de la CENI

En République démocratique du Congo (RDC), le camp de l’ex-président Joseph Kabila refuse de participer à la commission paritaire qui doit examiner les candidatures présentées pour la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Céni). Dans un communiqué, ce samedi 14 août, le président de l’Assemblée nationale annonce qu’il accorde un délai « supplémentaire de 72 heures » aux confessions religieuses « en vue de dégager un consensus au sujet de la désignation du président de la Céni. »

Le camp FCC pro-Kabila n’envisage pas de participer à la commission paritaire et en a fait part au président de l’Assemblée nationale. Il exige des discussions pour trouver un consensus entre toutes les parties prenantes. C’est ce qu’affirme Emmanuel Ramazani Shadary, du FCC et patron du PPRD, le parti de l’ancien président Joseph Kabila.

 « Nous ne sommes plus partie prenante à ce processus-là qui n’a pas de consensus dans le choix des animateurs par composante et, globalement, pour toutes les composantes. Pour la commission paritaire, nous sommes en train de constater qu’il y a réellement une volonté manifeste de nous mener vers des dilatoires en vue d’un glissement. Tout ce qu’il y a comme préalable ne nous rassure pas. »

« S’ils ont mis en place une commission paritaire, l’opposition menée par le FCC n’y participera pas. C’est une commission paritaire illégitime et qui n’a pas de sens. Il faut qu’on revienne à l’essentiel, qu’on discute, qu’on trouve des solutions à toutes les composantes et enfin, nous aurons une équipe de la Céni qui rassure tout le monde vers des élections crédibles, transparentes et réellement démocratiques. »

A LIRE AUSSI:   Malversations sur le «programme des 100 jours» en RDC: des organisations avaient alerté

« La semaine prochaine, il faut que le président de l’Assemblée nationale appelle toutes les composantes, qu’il y ait une inclusivité rassurante. Il n’y a pas de commission paritaire si l’opposition n’est pas là : c’est unilatéral, c’est une commission d’une seule famille politique. C’est violer encore une fois la loi. Nous n’enverrons personne ! »

Un délai supplémentaire de 72 heures 

Même position pour le camp de l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, bien qu’aujourd’hui membre de l’Union sacrée pro-Tshisekedi. Vendredi 13 août, ses partisans ont affirmé rejeter la commission décidée par Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale. La commission mise en place n’est « ni mixte, ni paritaire et encore moins représentative », selon les députés pro-Katumbi qui dénoncent une « obstination à vouloir imposer une Céni aux ordres ».

A la surprise générale, ce samedi matin, le président de l’Assemblée nationale a fait marche arrière. Dans un communiqué, il annonce qu’il accorde un délai « supplémentaire de 72 heures » aux confessions religieuses « en vue de dégager un consensus au sujet de la désignation du président de la Céni et d’un autre membre de la plénière ». Le communiqué précise que ce délai court à partir de ce samedi « et expire le mardi 17 août 2021 à minuit ».

Source: RFI Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée 

Tribune d'Afrique

Read Previous

Au Bénin, l’exploitation des « enfants placés », entre maltraitance et violences sexuelles

Read Next

Algérie : des incendies continuent de ravager le nord du pays, le bilan s’alourdit