Présidentielle en Algérie : cinq candidats retenus, dont deux ex-premiers ministres

Le Conseil constitutionnel a sept jours, après d’éventuels recours, pour rendre officielle la liste des candidats validés par l’autorité électorale.

L’Autorité électorale algérienne a annoncé, samedi 2 novembre, avoir validé les dossiers de cinq candidats à l’élection présidentielle prévue le 12 décembre, dont ceux de deux ex-premiers ministres du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.

Vingt-trois candidats avaient déposé leur dossier en vue de participer à ce scrutin destiné à trouver un successeur à M. Bouteflika, forcé à la démission le 3 avril, après vingt ans au pouvoir, a précisé le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, lors d’une conférence de presse à Alger. L’ANIE est censée offrir des garanties de sincérité au scrutin. Désormais, le Conseil constitutionnel a sept jours pour rendre officielle la liste des candidats, après d’éventuels recours.

Des candidats liés par le passé à M. Bouteflika

Trois des candidats retenus ont travaillé sous l’autorité de M. Bouteflika : Ali Benflis, en tant que directeur de cabinet à la présidence puis premier ministre ; Abdelmadjid Tebboune, qui fut plusieurs fois ministre puis premier ministre ; et Azzedine Mihoubi, ministre.

Le quatrième candidat est Abdelkader Bengrina, ancien ministre du tourisme (1997-1999) et ancien député d’Alger, issu d’un parti qui a soutenu M. Bouteflika. Le cinquième, Abdelaziz Belaïd, a quant à lui fait partie d’organisations de jeunesse qui ont aussi soutenu l’ancien président.

  • Ali Benflis

A 75 ans, il se présente depuis quinze ans comme le principal opposant de M. Bouteflika, dont il fut chef du gouvernement en 2000.

Limogé en 2003, M. Benflis est candidat contre M. Bouteflika l’année suivante, puis en 2014. Il arrive à chaque fois deuxième, très loin derrière un président réélu avec plus de 80 % des voix. Ancien secrétaire général du Front de libération nationale, il a fondé le Parti de l’avant-garde des libertés.

  • Abdelmadjid Tebboune
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De son côté, M. Tebboune, 73 ans, a été haut fonctionnaire, puis plusieurs fois wali (préfet) avant d’être nommé ministre de la communication de M. Bouteflika à son arrivée au pouvoir, en 1999. Ce dernier le rappelle au gouvernement en 2012 et lui en confie la tête, en mai 2017, avant de le limoger trois mois plus tard sur fond de lutte de clans dans son entourage. M. Tebboune se définit comme candidat « indépendant ».

  • Azzedine Mihoubi

A 60 ans, M. Mihoubi dirige depuis quelques mois le Rassemblement national démocratique (RND), pilier de la coalition ayant soutenu M. Bouteflika durant sa présidence. Il était son ministre de la culture jusqu’en mars.

  • Abdelkader Bengrina

Il représente El-Bina (Construction), petit parti membre d’une coalition islamiste, dont l’un des députés a été élu en septembre à la présidence de l’Assemblée nationale.

  • Abdelaziz Belaïd

Ancien cadre du Front de libération nationale (FLN), M. Belaïd a fondé le Front El-Moustakbel (Front de l’avenir), microparti proche du pouvoir.Lire aussi  En Algérie, manifestations massives contre le régime pour une nouvelle « indépendance »

L’élection du 12 décembre est rejetée par le mouvement de contestation inédit, né à la fin de février et sous la pression duquel M. Bouteflika a été forcé par l’armée à démissionner à deux semaines de la fin de son quatrième quinquennat. Le pouvoir a dû annuler, faute de candidats, un premier scrutin prévu le 4 juillet.

Le mouvement de contestation refuse que l’élection présidentielle soit organisée par le pouvoir, aux mains d’ex-figures liées aux vingt années de présidence Bouteflika.

Source: Le Monde Afrqiue/Mis en ligne : Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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