Planning familial : de plus en plus accepté en Afrique

D’après Beth Schlachter, directrice de FP2020, c’est en Afrique « que l’utilisation de moyens de contraception modernes augmente le plus »

Les Africaines ont de plus en plus recours au planning familial et à ses conseils. Et les progrès ont été particulièrement sensibles ces sept dernières années.

Les Africaines font de plus en plus appel au planning familial, notamment pour se procurer des moyens de contraception. C’est le constat fait par l’institution lors d’une conférence de presse tenue à Nairobi ce lundi 11 novembre. « C’est ici en Afrique que l’utilisation de moyens de contraception modernes augmente le plus », a déclaré Beth Schlachter, directrice de FP2020, en amont de la Conférence internationale sur la population et le développement, conviée notamment par l’ONU, qui a lieu jusqu’à jeudi.

Selon FP2020, 314 millions de femmes et de jeunes filles, sur un total de 926 millions en âge de procréer dans les 69 pays les plus pauvres du monde, utilisent désormais des moyens de contraception modernes, soit une augmentation de 53 millions depuis 2012. Et largement au-dessus de l’objectif initial de FP2020, fixé à 120 millions de nouvelles utilisatrices d’ici à 2020. Ces moyens de contraception incluent le préservatif, la pilule ou l’implant. Parmi les 69 pays concernés, 41 se trouvent en Afrique, 21 en Asie et en Océanie, 4 en Amérique latine et dans les Caraïbes, et 3 au Moyen-Orient.

L’Afrique de l’Est, le bon élève

Sur le continent, la proportion de femmes utilisant des moyens de contraception a augmenté de 2 % depuis 2012. Mais la hausse la plus importante concerne l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, à 7 %. D’après les derniers chiffres, près de 3 millions de femmes ont ainsi recours aujourd’hui à un moyen moderne de contraception en Ouganda. L’Ouganda fait partie du premier groupe de pays à s’être engagés dans le partenariat FP2020 lors de son lancement en 2012. Depuis, « le pays a réalisé des progrès significatifs en faveur d’une utilisation accrue de la planification familiale », peut-on lire sur le site du planning familial. Pour preuve, d’après le rapport de 2019 de l’organisation, plus d’un million de grossesses non désirées et 2 800 décès maternels ont été évités, et près de 250 000 avortements pratiqués dans de mauvaises conditions n’ont pas eu lieu depuis 2012, grâce à l’utilisation de la contraception moderne dans le pays est-africain.

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Autre pays en progrès, le Mozambique, où environ 2,6 millions de femmes utilisent une méthode moderne de contraception. D’après l’étude, le taux de prévalence y est passé de 14,3 % en 2012 à 35,6 % aujourd’hui. Soit la progression la plus forte parmi tous les pays concernés par le FP2020. Grâce à ces chiffres encourageants, « le Mozambique est l’un des neuf pays en passe d’atteindre les objectifs de la stratégie FP2020, aux côtés du Tchad, du Cameroun, du Kirghizistan, du Zimbabwe, du Kenya, du Ghana, du Burkina Faso et du Sri Lanka », assure le journal mozambicain Impala.

« Planifier leur vie »

Le planning familial est considéré par l’ONU comme un objectif de développement durable. Pour atteindre ses objectifs, l’organisation fondée par le gouvernement britannique et la fondation Bill & Melinda Gates travaille avec des partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux à la mise en œuvre d’objectifs fixés lors d’une conférence à Londres en 2012. « Le planning familial est un droit de base », a déclaré à l’AFP Benoit Kalasa, représentant du Fonds des Nations unies pour la population, évoquant les dangers pour la santé de grossesses trop rapprochées ou à un âge trop jeune. Le planning familial « donne aux femmes le moyen de planifier leur vie, elles peuvent rester à l’école en évitant des grossesses non prévues, elles peuvent espacer les grossesses pour participer à des activités économiques », a-t-il ajouté.

À Nairobi, Beth Schlachter a également salué l’engagement croissant des gouvernements en vue d’intégrer le planning familial dans les politiques de santé, permettant de résoudre des problèmes logistiques, mais aussi de dépasser les barrières culturelles et religieuses. Mais elle a prévenu : « Dans beaucoup d’endroits, même si vous résolvez des problèmes tels que le financement ou les chaînes d’approvisionnement, si vous ne travaillez pas avec les communautés et les femmes pour qu’elles comprennent ce qu’est la contraception, il y aura une barrière. »

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Source: Le Point Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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