Maroc : arrestation d’Omar Radi, journaliste et défenseur des droits de l’homme

Manifestation en soutien au journaliste marocain Omar Radi lors d’une précédente arrestation en décembre 2019 à Rabat. (Image d’illustration) STR / AFP

Le journaliste marocain et militant des droits de l’Homme Omar Radi a été interpellé dimanche pour « ivresse publique et violences » puis placé en garde à vue à Casablanca. Il est au cœur d’une affaire d’espionnage.

Omar Radi a été interpellé et placé en garde à vue. Le journaliste marocain et militant des droits humains, au cœur d’une double affaire d’espionnage, a été interpellé dimanche soir pour « ivresse publique et violences » à Casablanca, a-t-on appris lundi 6 juillet auprès du porte-parole de la sûreté nationale (DGSN).

« Il a été placé en garde à vue sur instruction du parquet après un incident survenu hier soir vers 23 h 30 », a indiqué le porte-parole joint par l’AFP.

La justice marocaine avait annoncé le 24 juin avoir ouvert une enquête sur ce journaliste qu’elle suspecte de bénéficier de « financements de l’étranger » en lien avec des « services de renseignement ». Les autorités marocaines le soupçonnent de « liens avec un officier de liaison d’un pays étranger » qui a travaillé « sous couvert diplomatique depuis 1979 dans plusieurs régions de tensions » dans le monde.

« Je n’ai jamais été et ne serai jamais au service d’un pouvoir étranger (…) je ne suis ni un espion ni un agent payé par un fonds étranger », a réagi le journaliste dans un communiqué publié samedi sur son compte Facebook. Selon lui, ses activités « n’ont rien à voir avec le monde du renseignement »: « Il est très banal que des journalistes, notamment ceux spécialisés en économie fournissent le type de travaux » qu’on lui reproche.

Espionné par les autorités ?

L’enquête le visant a été ouverte après la publication d’un rapport d’Amnesty International selon lequel son téléphone était espionné via un logiciel de piratage utilisé par les autorités marocaines.

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Les autorités marocaines ont réfuté ce rapport en exigeant qu’Amnesty fournisse des « preuves » de ces « accusations graves et tendancieuses », menaçant à défaut de « prendre les mesures nécessaires pour défendre sa sécurité nationale ».

Amnesty estime pour sa part avoir fourni toutes les preuves utiles : « La technologie utilisée pour espionner le téléphone d’Omar Radi exige une influence sur les opérateurs téléphoniques que seul peut exercer un gouvernement pour pouvoir pirater la connexion internet », a souligné l’organisation dans un communiqué publié samedi.

À ce stade, les autorités marocaines estiment cependant que les éléments fournis par Amnesty ne sont pas « des preuves scientifiques probantes », selon un communiqué officiel diffusé dimanche soir.

Omar Radi, journaliste de 33 ans connu pour ses enquêtes d’investigation, avait déjà été condamné en mars à quatre mois de prison avec sursis pour avoir critiqué un juge sur Twitter.

Source : France 24 /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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