Mali : la Cédéao exige la démission de députés mal élus et des législatives partielles

Les chefs d’État des pays membres de la Cédéao, le 14 septembre 2019, à Ouagadougou. © Issouf Sanogo, AFP (archives)

Lors d’un sommet virtuel de la Cédéao, les pays d’Afrique de l’Ouest ont exigé lundi la démission de 31 députés mal élus et des législatives partielles. Ils ont également menacé de sanctions les opposants à leur plan de sortie de crise.

À l’occasion d’un sommet extraordinaire entre dirigeants des pays ouest-africains, qui s’est tenu lundi 27 juillet par visioconférence, le président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et président du Niger, Mahamadou Issoufou, a demandé lundi à ses pairs d’adopter des « solutions fortes pour une sortie de crise rapide au Mali« .

Dans les conclusions de ce sommet, la Cédéao exige la démission de 31 députés mal élus et des législatives partielles. Les dirigeants ouest-africains se prononcent aussi en faveur d’un cabinet limité aux fonctions régaliennes avant un gouvernement d’union nationale. Enfin, le texte prévoit des sanctions contre ceux qui s’opposeront au processus de normalisation.

« Le temps presse et les risques sont grands », avait déclaré Mahamadou Issoufou en ouverture de la rencontre. Le chef de l’État nigérien a rappelé que le Mali avait failli tomber entièrement aux mains des groupes jihadistes en 2012 et qu’un effondrement de l’État aurait des conséquences graves non seulement pour le Mali, mais aussi pour « tous ses voisins et même au-delà », le Niger et le Burkina Faso.

« La situation nous interpelle tous, mais elle interpelle au premier chef tous les Maliens. Cette situation exige d’eux un sursaut national. Elle exige l’union sacrée de tous les Maliens. Nous avons le devoir d’en créer les conditions », a ajouté le président en exercice de la Cédéao.

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Le président malien dénonce un « coup d’État rampant »

Les efforts de médiation de l’organisation ouest-africaine se sont jusqu’ici heurtés à l’intransigeance des responsables du mouvement hétéroclite qui défie le président Ibrahim Boubacar Keïta depuis juin en réclamant sa démission.

« Le Mali a aujourd’hui besoin d’une Assemblée nationale conforme aux résultats des élections législatives, d’un gouvernement d’union nationale, d’une nouvelle Cour constitutionnelle (et) d’une enquête sur les événements des 10, 11 et 12 juillet », qui ont fait entre 11 et 23 morts, a ajouté Mahamadou Issoufou.

Le président de la Cédéao a aussi souligné une nouvelle fois qu’un départ forcé du président Keïta était « contraire » aux règles démocratiques en vigueur au sein de l’organisation qui rassemble 15 pays d’Afrique de l’Ouest.

Le président Keïta a ensuite pris la parole depuis Bamako en critiquant vivement l’opposition dans son pays, selon des sources proches de la Cédéao.

Il a affirmé que « ceux qui prennent la rue veulent imposer une transition et faire un coup d’État rampant pour mettre en cause la laïcité du pays », a indiqué une source proche de la présidence malienne, alors que le mouvement de contestation a pour figure centrale un influent responsable religieux, l’imam Mahmoud Dicko.

Source : France 24/ Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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