Madagascar : le Sénat saisit la Cour constitutionnelle contre le président Rajoelina

Les sénateurs – majoritairement issus de l’opposition – visent l’annulation par la Cour constitutionnelle d’ordonnances considérées irrégulières prises par le président Andry Rajoelina. Plusieurs accords de prêts de financement conclus par le gouvernement sont menacés d’annulation.

« Nous avons constaté un non-respect de la Constitution par l’exécutif, nous avons déjà interpellé le gouvernement pour cela, maintenant nous saisissons la Cour constitutionnelle », a expliqué le président de la chambre, Rivo Rakotovao.

Andry Rajoelina a remporté le second tour de l’élection présidentielle disputé en décembre 2018 face à son grand rival, Marc Ravalomanana.

Il a pris ses fonctions début 2019 avant l’expiration du mandat des députés de l’Assemblée nationale, dont il a obtenu le pouvoir de légiférer par ordonnances jusqu’aux élections législatives disputées en mai dernier.

La coalition qui soutient le chef de l’État y a obtenu la majorité absolue des sièges.

Entre son entrée en fonctions et l’élection de la nouvelle Assemblée nationale, Andry Rajoelina a signé 14 ordonnances relatives, entre autres, au recouvrement des avoirs illicites à Madagascar et à l’élection et à la désignation des sénateurs.

Selon le président du Sénat, il a depuis omis de faire valider ces textes par un vote de l’Assemblée nationale, ainsi que le requiert la loi fondamentale de la Grande île.

« Développement compromis »

« L’exécutif a le devoir de se conformer à la Constitution et aurait dû soumettre à la ratification des parlementaires (…) les ordonnances prises », a plaidé Rivo Rakotovao, « nous n’avons aucune arrière-pensée politique, le Sénat exerce juste son droit et ses devoirs envers la Nation ».

« C’est l’ordonnance qui a réduit le nombre des sénateurs et n’a pas plu au président du Sénat », a déploré un proche de Andry Rajoelina s’exprimant sous couvert de l’anonymat, l’accusant de « compromettre le développement du pays ».

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Si la plus haute juridiction du pays donne raison au président du Sénat, cinq accord de prêts de financement conclus entre le gouvernement malgache et des bailleurs de fonds seraient annulés.

Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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