Madagascar: la loi sur le statut de l’opposition en débat

A Madagascar depuis ce lundi 12 août, une session parlementaire extraordinaire examine le vote d’une proposition de loi sur l’opposition, modifiant de fait la loi en vigueur, votée en 2011. Chef du parti dont le groupe d’opposition est majoritaire à l’Assemblée nationale, Marc Ravalomanana pourrait officiellement devenir le chef de l’opposition. Mais selon un article de la proposition de loi, seul un député peut le devenir, ce qui n’est pas le cas de l’ex-président.

« Cette loi est faite seulement pour écarter Marc Ravalomanana. C’est une manœuvre dilatoire, c’est tout ! Et nous ne sommes pas d’accord ! » Pour Olga Ramalason, sénatrice et secrétaire Générale du TIM, le parti de Marc Ravalomanana, impossible d’imaginer que l’ex-président de la République puisse être exclu du poste de chef de l’opposition. Aussi, la fronde s’organise.

« Premièrement, nous, parlementaires du TIM, nous n’allons pas voter cette loi, prévient Olga Ramalason. C’est anticonstitutionnel ! Dans la Constitution, article 14, il est écrit que l’opposition concerne tous les partis politiques d’opposition du pays. Et non pas seulement l’opposition parlementaire au sein de l’Assemblée nationale. Deuxièmement, le Sénat va saisir la HCC [Haute Cour constitionnelle] et réclamer que soit appliquée la Loi 2011-013 qui a déjà été votée, promulguée, mais qui à ce jour attend encore un décret d’application. »

« L’ironie de l’histoire, poursuit la parlementaire, c’est que la loi portant sur le statut de l’opposition a été confectionnée en 2011 par les personnes du régime actuel. A l’époque, craignant la défaite à la présidentielle, ils avaient rédigé un texte de loi pour créer une opposition forte, puissante. Et aujourd’hui, ce sont eux-mêmes qui défont la loi, parce qu’ils ont peur de Marc Ravalomanana »

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Contacté, le député de la majorité présidentielle à l’origine de la proposition de loi dément vouloir empêcher l’ancien chef de l’État d’endosser le rôle de dirigeant de l’opposition. « Si nous voulons modifier la loi en vigueur, affirme-t-il, c’est uniquement dans le but de respecter les différents avis émis par la HCC qui demandait à ce que l’opposition soit parlementaire et non extra-parlementaire. »

Le texte devrait être ratifié sans encombre à l’Assemblée nationale, acquise au président de la République. Le Sénat, lui, pourrait être plus difficile à convaincre.

Source: RFI/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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