L’opposition ivoirienne réclame une réforme de la CEI

Alors que la présidentielle d’octobre se rapproche, l’opposition demande au gouvernement une nouvelle réforme de la Commission électorale indépendante (CEI).

C’est à travers un communiqué commun que les principaux mouvements d’opposition, en l’occurrence le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Front populaire ivoirien (FPI), ont fait savoir leur volonté de voir le gouvernement reprendre la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). Ces partis contestent en effet l’impartialité de l’institution.

L’opposition exige en particulier « la dissolution de toutes les commissions (électorales) locales ». Selon Jean-Louis Billon, l’un des secrétaires exécutifs du PDCI, « il faut que le pouvoir en place accepte de voir l’évidence. Et l’évidence, c’est qu’avec cette Commission électorale dite indépendante, mais qui ne l’est pas, nous n’aurons pas d’élection crédible« .

Réformer pour être crédible

L’année dernière déjà, des négociations s’étaient tenues pendant plusieurs mois pour la refonte de l’ancienne Commission électorale indépendante, que la Cour africaine de justice avait jugée déséquilibrée dans un arrêt datant de 2016. Une décision dont le résultat sur le terrain avait laissé l’opposition insatisfaite.  

Dix ans après la crise post-électorale ivoirienne qui a fait plus de 3.000 morts, la crédibilité de la CEI est jugée cruciale alors que la présidentielle de 2020 s’annonce tendue. 

Un responsable de la Commission électorale s'occupe de personnes devant le centre d'inscription des électeurs le 4 juillet 2020, à Abidjan, à la veille de la clôture des inscriptions sur la liste électorale de la présidentielle du 31 octobre.

Un responsable de la Commission électorale s’occupe de personnes devant le centre d’inscription des électeurs le 4 juillet 2020, à Abidjan, à la veille de la clôture des inscriptions sur la liste électorale de la présidentielle du 31 octobre.

Le PDCI demande un report

C’est dans ce contexte que le PDCI de Henri Konan Bédié a appelé à un report du scrutin et l’ouverture de négociations pour la mise en place d’une commission électorale crédible.  

A LIRE AUSSI:   TOGO : La Haac, ses délires et ses fourberies, comble de l’ivresse ?

Pour Sylvain N’Guessan, analyste politique et directeur de l’Institut de stratégie d’Abidjan, un éventuel report devrait servir à organiser des élections plus inclusives.« Un report dans le contexte actuel ne ferait de mal à personne, j’imagine, si les conditions pendant ce temps-là étaient réunies pour le retour de Laurent Gbagbo, de Charles Blé Goudé et de Guillaume Soro. Parce que si les élections sont reportées et que Gbagbo ne peut pas rentrer en Côte d’ivoire, Blé Goudé ne peut pas rentrer et Soro est toujours en exil en France, on ne sait pas trop à quoi servirait le report des élections dans la mesure où il s’agit bien des commissions locales dans les régions. Donc, ce sont des solutions à apporter région par région; techniquement cela est faisable en une semaine » estime le chercheur. 

Outre la réforme de la Commission électorale, l’opposition demande « l’audit de la liste électorale », dont la révision vient de se terminer, « par une instance paritaire ».  

Une partie de l’opposition ivoirienne estime, par ailleurs, qu’un éventuel troisième mandat du président Alassane Ouattara violerait la Constitution. 

Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

Éthiopie: la tension monte entre Addis-Abeba et la région du Tigré

Read Next

Burkina: l’opposant Zéphirin Diabré investi candidat à la présidentielle