Les États-Unis pressent le Soudan de normaliser ses relations avec Israël

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo et le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok, le 25 août 2020 à Kharthoum. Handout / Office of Sudan’s Prime Minister / 


Après avoir obtenu, mi-août, un accord historique de normalisation des relations entre Israël et les Émirats, le secrétaire d’Etat américain est en tournée internationale. Mike Pompeo se rend désormais à Bahreïn et aux Emirats après une visite en Israël et hier, le 25 août, au Soudan. Il s’agissait de la première fois qu’un chef de la diplomatie se rendait à Khartoum depuis quinze ans. Washington pousse pour que les Soudanais se rapprochent eux aussi d’Israël, mais le gouvernement s’y refuse pour l’instant.

Mike Pompeo souhaite que le Soudan normalise à son tour les relations avec Israël. Mais malgré le côté historique de sa visite à Khartoum, le chef du gouvernement soudanais a mis le holà.

Le Premier ministre Abdalla Hamdok a expliqué que son cabinet n’avait pas de mandat pour décider de la question. C’est justement ce qu’avaient déclaré dimanche 23 août les Forces pour la liberté et le changement (FLC), la puissante coalition des partis et de la société civile.

Retrait de la liste des pays soutiens du terrorisme

Le Premier ministre a suivi cette ligne, soucieux probablement de ne pas s’aliéner les FLC, alors que le pays connait depuis des semaines une forte agitation sociale sur fond de marasme économique.

Le chef du gouvernement a aussi demandé aux Américains de « dissocier » les relations avec Israël et la sortie du Soudan de la liste des pays soutenant le terrorisme. En effet, beaucoup estiment que les Américains tentent une manœuvre : si Khartoum se rapproche de l’Etat hébreu, il sera retiré de la liste, ce qui soulagera grandement son économie.

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Mais d’après Cameron Hudson, de l’Atlantic Council, Washington attend plus, avec peut-être des arrière-pensées électoralistes. Selon le chercheur, la réhabilitation du Soudan pourrait être « reliée à un plan de paix plus large au Moyen-Orient, avec un rapprochement entre Israël et autant de pays arabes que possible ».

D’après Cameron Hudson, cela permettrait au président Donald Trump d’engranger « un succès diplomatique dans la région, un mois avant l’élection américaine ».

Source : Rfi Afrique /Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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